Aussi à l’aise au Salon du livre que sur un terrain de foot, Lilian Thuram a lancé un vibrant plaidoyer pour la tolérance et contre le racisme.
Sur le stand des Outre-mer vendredi soir, c’était un peu le cours du professeur Thuram, venu parler de ses deux ouvrages, « Mes Etoiles noires » (éditions Philippe Rey) et « Manifeste pour l’égalité » (éditions Autrement). Devant des travées combles – ce n’est pas tous les jours que l’on peut approcher un champion du monde de foot – Lilian Thuram a longuement parlé de son combat contre le racisme et les discriminations.
Il faut alors éduquer, ce qui constitue d’ailleurs le combat principal de la Fondation du Guadeloupéen. « L’éducation nous permet de comprendre les choses, sinon on les subit » dit-il. « Il faut se questionner pour pouvoir dépasser les préjugés. Nous devons donner aux gens les moyens de comprendre les mécanismes de l’enfermement identitaire, qui est le fruit du conditionnement historique ».
Un exemple : « le peuple noir n’existe pas » martèle-t-il devant certains spectateurs ébahis. « Cela n’a pas de sens. C’est comme si on disait que le peuple blanc existait. C’est ce genre de conditionnement qui fait que l’on pense seulement par le prisme de la couleur de peau. Mais la couleur ne détermine pas la culture. »
Il faut changer nos imaginaires, explique Lilian Thuram, pour montrer des hommes et des femmes qui racontent une autre histoire. « Imaginez un petit garçon ou une petite fille à l’école et qui rencontre l’histoire de l’esclavage et après plus personne. C’est extrêmement déstabilisant. L’enfant va tomber dans la victimisation ou la violence. Comment va-t-il pouvoir donner le meilleur de lui-même ? Si on racontait l’histoire des populations noires en commençant par l’Egypte antique, cela changerait certainement quelque chose par rapport à une histoire qui commence par l’esclavage. Nous devons proposer une autre façon de voir le monde ».
« Le peuple noir n’existe pas »
« Le processus historique du racisme est toujours proche de nous » constate-t-il. « L’histoire nous a placé dans la hiérarchie de la couleur de la peau. Mais les préjugés sont réversibles. Et pour sortir de la prison identitaire, il faut sortir de la victimisation et de la culpabilité, dépasser nos conditionnements, car parfois on nous renvoie dans nos groupes, nos couleurs de peu, nos religions. Mais l’identité ne s’arrête pas là ».Il faut alors éduquer, ce qui constitue d’ailleurs le combat principal de la Fondation du Guadeloupéen. « L’éducation nous permet de comprendre les choses, sinon on les subit » dit-il. « Il faut se questionner pour pouvoir dépasser les préjugés. Nous devons donner aux gens les moyens de comprendre les mécanismes de l’enfermement identitaire, qui est le fruit du conditionnement historique ».
Un exemple : « le peuple noir n’existe pas » martèle-t-il devant certains spectateurs ébahis. « Cela n’a pas de sens. C’est comme si on disait que le peuple blanc existait. C’est ce genre de conditionnement qui fait que l’on pense seulement par le prisme de la couleur de peau. Mais la couleur ne détermine pas la culture. »
Changer nos imaginaires
« On ne se rend pas compte de la violence qui peut être faite aux personnes, si elles sont victimes d’une mauvaise éducation » poursuit Lilian Thuram, prenant aussi l’exemple du sexisme qui humilie les femmes. « Aussi il faut développer une estime de soi pour grandir, avoir des référents pour se construire. D’où mon livre ‘Mes étoiles noires’, car en France nous vivons dans une société où la grande majorité des personnes, la première fois qu’ils entendent parler des populations noires, c’est par le biais de l’esclavage. Que ce soit aux Antilles ou dans l’Hexagone. On part donc déjà avec une idée négative. Comment vont alors se construire les regards entre un petit garçon de couleur blanche et un de couleur noire ? »Il faut changer nos imaginaires, explique Lilian Thuram, pour montrer des hommes et des femmes qui racontent une autre histoire. « Imaginez un petit garçon ou une petite fille à l’école et qui rencontre l’histoire de l’esclavage et après plus personne. C’est extrêmement déstabilisant. L’enfant va tomber dans la victimisation ou la violence. Comment va-t-il pouvoir donner le meilleur de lui-même ? Si on racontait l’histoire des populations noires en commençant par l’Egypte antique, cela changerait certainement quelque chose par rapport à une histoire qui commence par l’esclavage. Nous devons proposer une autre façon de voir le monde ».