La Grande Barrière de corail ne va pas fort !

Grande Barrière
La plus grande barrière de corail au monde, située en Australie, a perdu plus de la moitié de ses coraux ces 27 dernières années. Le ministre de l'environnement australien vient de rendre public un rapport qui montre la dégradation de ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. 
La Grande Barrière est un site unique. Situé au large de la côté est de l'Australie, cet ensemble de récifs coralliens couvre 345 000 km2. C'est le plus vaste au monde. En 1981, la Grande Barrière a été classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais depuis cette date, les récifs ne sont pas "à la fête". Le ministre de l'environnement du gouvernement australien vient de rendre un rapport inquiétant. Certes, les rejets de nitrates, de pesticides et de sédiments ont diminué depuis 2009, souligne le rapport, et ont donc permis un recul de l'acanthaster, l'étoile de mer dévoreuse de coraux. Mais  les inondations côtières de 2010-2011 puis le cyclone Yasi ont gravement endommagé la Grande barrière, ravageant 15% de surface de corail.

Acanthaster / Moorea Polynésie française

Un site en danger

La Grande Barrière pourrait-elle perdre son label de patrimoine mondial de l'Unesco ? La menace est réelle car des projets d'aménagements portuaires dans le Queensland sont en cours. Et ces projets ne sont pas du goût de l'Unesco ni de plusieurs organisations de protection de la nature. Dans un rapport récent, l'Unesco pointe également du doigt la mauvaise qualité des eaux. Si rien n'est fait, l'organisme international menace de placer la Grande Barrière au nombre des sites en danger lors de sa prochaine session en 2014.
Dans l'histoire de l'Unesco, un seul site naturel a été déclassé. Il s'agit du sanctuaire de l'oryx situé au sultanat d' Oman.  Classé en 1994, il a été retiré de la liste en 2007 car Oman avait décidé de se lancer dans la prospection d'hydrocarbures sur le site. 


Manifestation de l'association australienne "Protecteurs du récif" / février 2013

Les coraux en danger

Ce rapport rendu public par le gouvernement australien ainsi que la mise en garde de l'Unesco montrent à quel point les récifs coralliens sont fragiles. En Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, aux Antilles, à La Réunion, en Polynésie ou à Wallis et Futuna, les coraux, ces animaux qui font partie des espèces les plus anciennes au monde, subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique. Si l'on ajoute la pollution, la pression urbaine et les activités industrielles et minières, cela fait un cocktail explosif qui met en danger tous les récifs coralliens au monde. 
 

Que faire ? 

"Si l'on ne fait rien, précise Jean-Pascal Quod de l'ARVAM, l'Agence pour la Recherche et la Vulgarisation Marine (La Réunion), en 2050, il ne restera plus beaucoup de récifs coralliens. Il faut donc s'adapter au changement climatique, trouver des espèces résistantes et surtout créer des aires marines protégées".