Deux dangereux malfrats se font la belle à Mayotte, l'un d'entre eux toujours en fuite

Ali Mbae Ben Cheik (à gauche) et Siaka Rafion, les deux détenus recherchés par la police à Mayotte (portraits diffusés par le parquet de Mamoudzou)
Deux détenus qualifiés de dangereux se sont évadés de la maison d’arrêt de Majicavo, au nord de l’île de Mayotte, l’un a été repris dimanche et l’autre est toujours en fuite, selon des sources judiciaire et policière.
Les deux prisonniers, l’un Mahorais et l’autre Comorien, en possession d’armes blanches, se sont enfuis de la prison samedi matin en passant par le toit, « profitant de la cour de promenade où une structure métallique supporte le grillage », a précisé un syndicaliste. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet afin de déterminer les circonstances exactes de cette évasion et d’éventuelles complicités.

Condamnés pour viols 

Un avis de recherche avait été diffusé par le parquet de Mamoudzou avec les portraits des deux hommes, condamnés pour viols. Précédemment détenus à la Réunion, ils avaient été transférés il y a un mois environ à Mayotte.
Le fugitif mahorais a été interpellé « à la plage alors qu’il voulait prendre un bain de mer », a déclaré à l’AFP le commissaire Bernard Scapin. « Il avait un poignet cassé et une jambe abîmée, des suites de chutes lors de son évasion, qui étaient bandés par un tissu de sac », a ajouté M. Scapin, précisant que l’homme a été identifié par « des policiers en repos dominical ».

Il a été « remis aux gendarmes » après avoir été « soigné à l’hôpital de Mamoudzou », a détaillé le responsable policier.
Selon un syndicaliste pénitentiaire, Ismaël Chanfi (FO), ce détenu était déjà connu à la maison d’arrêt depuis 2007. Il avait été transféré en 2010 à la Réunion « pour l’isoler parce qu’il mobilisait les autres détenus pour faire une rébellion ». L’autre condamné, toujours en fuite, est un Comorien qui a écopé de 18 ans de prison et est en attente d’autres jugements, tout comme le Mahorais. 

115 places pour 200 détenus 

Cette évasion, la troisième en 18 mois, selon les syndicats de Majicavo, pose la question de la sécurité et des conditions de travail dans cette prison de 115 places qui accueille environ 200 détenus.
« Il n’y a rien qui nous surprend parce que ça fait plusieurs fois que nous avons averti nos directeurs et autorités et que nous avons manifesté. En un an et demi, c’est la troisième évasion, et une tentative d’évasion a avorté il y a trois mois. C’est grave. L’administration doit prendre des mesures draconiennes pour arrêter cette hémorragie », a déclaré M. Chanfi.

Le syndicaliste met en cause le nombre insuffisant de caméras de surveillance et l’état de celles installées, ainsi que le manque de personnel. « Dans le quartier où l’évasion s’est produite, un seul agent se retrouve face à vingt détenus, c’est inefficace et dangereux », a-t-il déploré.