L'avocat d'origine réunionnaise Jacques Vergès est mort jeudi à Paris à l'âge de 88 ans de causes naturelles, a-t-on appris auprès du président du Conseil national des barreaux (CNB), Christian Charrière-Bournazel, confirmant une information de BFMTV.
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"Il est mort il y a environ 2h30. J'ai été prévenu par ses proches", a dit M. Charrière-Bournazel à l'AFP vers 23h15. Le président du CNB a raconté avoir "dîné avec Jacques Vergès il y a une dizaine de jours. Il avait fait une chute il y a quelques mois, et du coup il était très amaigri, marchait très lentement. Il avait des difficultés à parler mais intellectuellement il était intact. On savait que c'étaient ses derniers jours mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite".
Il a rendu hommage à Me Vergès, "un très brillant avocat, avec une grande culture (...), très courageux et très indépendant", mais aussi "très narcissique", un "provocateur" qu'il avait affronté au côté des parties civiles lors du procès de Klaus Barbie que défendait Me Vergès.
> A lire, notre chronique littéraire de mars :
"Jacques Vergès, ses souvenirs et ses fantômes"
"Ce qu'on peut retenir de Jacques Vergès, c'est à la fois le talent, le courage, l'engagement et le sens de la contradiction avec un respect de l'autre. Un avocat, ce n'est pas un mercenaire, c'est un chevalier, et Jacques Vergès était un chevalier", a-t-il résumé.
La liste de ses clients était impressionnante. Il a notamment défendu le nazi Klaus Barbie, le "révolutionnaire" Carlos ou le khmer rouge Khieu Samphan, mais aussi les membres des mouvements d'extrême-gauche européens (Fraction armée rouge, Action directe), les activistes libanais Georges Ibrahim Abdallah et Anis Naccache, le dictateur serbe Slobodan Milosevic, des dirigeants africains, etc.
Il a rendu hommage à Me Vergès, "un très brillant avocat, avec une grande culture (...), très courageux et très indépendant", mais aussi "très narcissique", un "provocateur" qu'il avait affronté au côté des parties civiles lors du procès de Klaus Barbie que défendait Me Vergès.
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"Jacques Vergès, ses souvenirs et ses fantômes"
"Ce qu'on peut retenir de Jacques Vergès, c'est à la fois le talent, le courage, l'engagement et le sens de la contradiction avec un respect de l'autre. Un avocat, ce n'est pas un mercenaire, c'est un chevalier, et Jacques Vergès était un chevalier", a-t-il résumé.
A la pointe des luttes anti-colonialistes
Né le 5 mars 1925 - mais un an plus tôt selon un biographe - dans l'actuelle Thaïlande (à Ubon Ratchathani), d'un père réunionnais et d'une mère vietnamienne, morte lorqu'il avait trois ans, Jacques Vergès a été à la pointe des luttes anti-colonialistes. Prenant pour cibles l'Etat, la société ou la Justice pour défendre une cause autant qu'un client, cet avocat médiatique et narcissique, fin lettré, petit et rond, aimait provoquer et déstabiliser.La liste de ses clients était impressionnante. Il a notamment défendu le nazi Klaus Barbie, le "révolutionnaire" Carlos ou le khmer rouge Khieu Samphan, mais aussi les membres des mouvements d'extrême-gauche européens (Fraction armée rouge, Action directe), les activistes libanais Georges Ibrahim Abdallah et Anis Naccache, le dictateur serbe Slobodan Milosevic, des dirigeants africains, etc.
VIDEO. Bande annonce du film de Barbet Schroeder, "L'avocat de la terreur" (2007)