Teddy Riner : "je peux aller encore plus loin"

A 24 ans, Teddy Riner est déjà "abonné à l'or" avec cinq titres mondiaux et un sacre olympique, mais il n'est pas rassasié et convoite une sixième couronne aux Mondiaux de Rio la semaine prochaine. Interview. 

Vous allez revenir à Rio, où vous aviez conquis votre premier titre mondial en 2007. C'est symbolique pour vous ?
Teddy Riner : "C'est tout un symbole. C'est là où j'ai eu un déclic, c'est là où tout à commencé pour moi. Et comme on est au début d'une olympiade et que ça recommence à Rio, j'ai tout pour bien faire. En tout cas, tout est écrit, maintenant, c'est à moi d'aller chercher les médailles, de m'imposer et d'imposer mon judo."

Qu'est-ce qui a changé pour vous depuis 2007 ?
"Dans ma tête j'ai mûri, mon schéma technico-tactique n'est plus le même, j'ai beaucoup plus de techniques dans ma palette. Mentalement, je peux aller encore plus loin, les entraînements ne sont plus les mêmes, je peux subir beaucoup plus de choses. Et puis, je suis capable de faire mes propres choix."

Vous avez toujours la même motivation ?
"J'ai toujours aussi faim, toujours autant d'appétit. J'ai encore tellement de choses à faire dans ce sport, de gagner des combats par de somptueux ippons... surtout sur les meilleurs ! Même si je n'ai plus la rage, je n'aime pas perdre. J'ai du mal à accepter la défaite, surtout quand on fait ce qu'il faut en amont."
 

Je suis abonné à l'or et j'aime ça. Je ne m'imagine pas sans médaille d'or, surtout lorsqu'on s'entraîne dur."








Votre objectif, c'est un sixième titre ?
"Je suis abonné à l'or et j'aime ça. Je ne m'imagine pas sans médaille d'or, surtout lorsqu'on s'entraîne dur. Le prix de l'entraînement, le prix de la douleur, il est tellement élevé que, quand je suis sur le tatami, je n'ai rien envie de lâcher."

Votre préparation a été perturbée par des blessures, où en êtes-vous physiquement ?
"Ca va beaucoup mieux. Je suis en super forme, j'ai de bonnes sensations, la condition physique est là, la santé aussi. Pour la pubalgie, on peut dire que c'est totalement réglé. L'épaule se lève de temps en temps, j'ai aussi quelques douleurs propres au judo, mais rien de grave."

Vous pensez être aussi bien préparé que pour les précédents Mondiaux ?
"Oui, je pense. Je suis quelqu'un qui ne tient pas en place. Tout le temps qui a été perdu (à cause de ces blessures), j'ai dit à mes entraîneurs, on le rattrape. Pendant que mes camarades avaient un à deux entraînements par jour, moi j'en avais quatre ou cinq. Je me levais à 06h45, malgré la fatigue."

Vous jouez un rôle de leader au sein de l'équipe de France. Comment cela se traduit-il ?
"Ca m'arrive de recadrer des camarades, quand on déconne un peu trop ou qu'on s'éloigne du chemin. Mais c'est à la cool, c'est le rôle que mes entraîneurs me demandent d'avoir. On s'entraide les uns les autres, on se tire vers le haut. Je suis vraiment fier d'être à leur côté. Pour moi, c'est la plus belle équipe du monde, et la plus forte. Après, ça n'est pas tout de l'être, il faut encore le démontrer."