Le secteur minier de Guyane soutient le projet Rexma

La forêt guyanaise, près de Dorlin
La Fédération des opérateurs miniers de Guyane a apporté jeudi son soutien au projet aurifère Rexma dont l'instruction a été gelée par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, suite à l'ouverture d'une enquête judiciaire concernant les conditions d'obtention de son permis minier. 
Selon Gauthier Horth, président de la Fédération des opérateurs miniers de Guyane (Fedomg), "le dossier Rexma est un problème politique qui malheureusement est traité de manière judiciaire ; l'autorité judiciaire est instrumentalisée dans ce dossier" du permis minier de la société Rexma. "Ce qui nous gêne", a poursuivi M. Horth lors d'une conférence de presse jeudi à Cayenne, "c'est que le procès de Rexma - et si il y a réellement une affaire - n'ait pas lieu devant un tribunal mais soit fait en place publique".

Enquête judiciaire

Présent à cette conférence de presse, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Guyane (CCIG), Jean-Paul Le Pelletier, a également "apporté son soutien plein à l'opération industrielle Rexma", en présence du Medef et l'Association des Moyennes et Petites Industries de Guyane (MPI).

Une enquête judiciaire a été ouverte début juillet par le parquet de Cayenne pour "faux et usage de faux" concernant des documents d'impact écologique versés au dossier de demande de permis minier de la société Rexma.

Début août, le procureur de Cayenne Yvan Auriel avait mentionné "des changements fondamentaux en faveur de l'implantation de Rexma" entre le document original du bureau d'études et celui remis aux services instructeurs de l'Etat, et avait largement communiqué sur ce dossier dans les médias de Guyane.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a demandé au préfet de Guyane de bloquer l'instruction du permis d'ouverture des travaux miniers de Rexma, dernière étape avant le début de l'exploitation, le 23 août par courrier.

Enquête publique

Dans un courrier adressé au préfet le 26 août que l'AFP a consulté, la société Rexma évoque des "déclarations péremptoires" du procureur qui "foulent aux pieds, tant les droits de la défense, que la présomption d'innocence".

Selon l'avocat de la société, Me Boris Chong Sit, par ailleurs 3e vice-président de la région Guyane dont la majorité a soutenu le projet, "c'est le pouvoir exécutif qui demande des éclaircissements à M. Casas le dirigeant de Rexma" sur l'étude environnementale "alors que nous ne savons toujours pas ce que la justice lui reproche puisqu'il n'a pas encore été entendu".

Le permis Rexma sur la commune de Saül, dans la zone de libre adhésion du Parc amazonien, accordé sous le précédent gouvernement mais publié en octobre 2012 par Arnaud Montebourg, n'en finit pas de créer des remous en Guyane.

L'enquête publique a conclu à un avis favorable au projet en 2009 au grand dam des défenseurs de l'environnement et malgré l'avis défavorable de certains services instructeurs de l'Etat.
L'autorisation d'ouverture des travaux, dernier rempart administratif avant le début d'exploitation de la mine, n'a toujours pas été délivrée par le nouveau préfet de Guyane, Eric Spitz qui l'a suspendue aux réponses de la société minière.