Meurtre de Marie-Jeanne en Ardèche: la justice refuse de requalifier en assassinat

En juin 2011, une marche blanche en mémoire de Marie-Jeanne Meyer avait rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Tournon-sur-Rhône
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes a refusé de requalifier en "assassinat" le meurtre de Marie-Jeanne Meyer, une joggeuse de 17 ans, dont le corps partiellement carbonisé et enterré avait été retrouvé en Ardèche en juin 2011. La jeune fille avait des origines réunionnaises. 
A quelques mois du procès qui doit se dérouler devant les assises de l'Ardèche début 2014, l'avocat de la famille de la victime, Me David Metaxas, avait fait appel de l'ordonnance de mise en accusation pour "meurtre" délivrée contre Anthony Drouai, qui a reconnu avoir poignardé à mort la jeune fille.
Pour Me David Metaxas, la justice aurait dû retenir la préméditation et donc la qualification d'"assassinat". "Pour nous, Anthony Draoui a réfléchi à comment il l'a fait. S'il a commis un +meurtre+ comme il le dit, on ne peut qu'être perplexe du sang-froid dont il a fait preuve par la suite", avait-il indiqué en déposant sa demande. "Il a reconnu lui-même qu'il a tenté d'embrasser Marie-Jeanne et qu'elle a refusé, ce qui caractérise une agression sexuelle, c'est une circonstance aggravante" passible de la réclusion criminelle à perpétuité, avait-il ajouté.
 

Rappel des faits  

Le drame était survenu le 21 juin 2011, alors que Marie-Jeanne Meyer était partie faire un jogging près d'un campement précaire où ce marginal de 21 ans 
vivait depuis plusieurs semaines, sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône.  Le jour même où le corps de Marie-Jeanne était retrouvé, Anthony Draoui était arrêté pour l'agression d'une coiffeuse qu'il avait menacée d'un marteau en réclamant la caisse. A l'issue de sa garde à vue, il s'était enfui en Espagne, pour une cavale qui avait duré jusqu'à sa remise aux autorités française en gare de Cerbère (Pyrénées-Orientales), après un banal contrôle ferroviaire, en juin 2012. Mis en examen pour homicide volontaire le 8 juin 2012, il est depuis écroué à la prison du Pontet (Vaucluse).