Le préfet Jean-Jacques Debacq, mis en cause par Médiapart pour une affaire de PV, est bien connu Outre-mer

Jean-Jacques Debacq (à gauche) en 2001 alors qu'il était préfet de l'Orne
C'est l'info qui fait le buzz aujourd'hui: Le "monsieur radars automatiques" du ministère de l'Intérieur, Jean-Jacques Debacq, est accusé par le site Médiapart de faire sauter ses PV! Ce haut-fonctionnaire a derrière lui une longue carrière en lien avec les Outre-mer.
Le site d'investigation Médiapart révèle un nouveau scandale qui fait grand bruit. Le directeur de l'Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI), autrement dit le haut-fonctionnaire du ministère de l'intérieur en charge des radars automatiques et du paiement des procès verbaux, est accusé de ne pas... payer ses PV! Selon médiapart, ce préfet, Jean-Jacques Debacq, a l'habitude de faire payer ses propres PV par son administration. Non seulement il ne payerait rien, y compris pour les PV dressés le dimanche, mais il échapperait aussi aux retraits de points sur son permis de conduire. Mediapart dit avoir retracé "une douzaine de contraventions" attachées au véhicule de fonction du préfet, "soit près de 700 euros" qui auraient été réglées par mandats administratifs.


Jean-Charles Debacq et les Outre-mer

Avant ce poste au ministère de l'Intérieur, le Haut-fonctionnaire a travaillé sur de nombreux dossiers en lien avec les Outre-mer. Il a été, de 1988 à 1992 conseiller puis directeur adjoint du cabinet et enfin directeur de cabinet du ministre des Dom-Tom, Louis Le Pensec, dont il était, avant 1981, l'assistant parlementaire. 
A ce titre, il a joué un rôle important dans la signature des Accords de Matignon/Oudinot qui mirent fin aux "évènements" en Nouvelle-Calédonie. 
Il a également travaillé sur la suspension des essais nucléaires en Polynésie en 1992, les émeutes du Chaudron à La Réunion  ou encore la réorientation économique de Saint-Pierre et Miquelon après le moratoire sur la pêche à la morue décrété par le Canada.

Un préfet très politique

C'est une pratique relativement fréquente dans les cabinets ministériels lorsque les changements de majorité se profilent: certains collaborateurs des ministres sont nommés à d'autres postes et notamment dans le corps préfectoral. Jean-Jacques debacq a suivi ce cheminement. En 1993, il fut très brièvement, de mars à décembre, préfet de Mayotte. Nommé juste avant les élections législatives par le gouvernement socialiste, il fut débarqué neuf mois plus tard seulement par le gouvernement d'Edouard balladur!
Il poursuivit ensuite sa carrière de haut-fonctionnaire entre préfectures et cabinets ministériels.

Le ministère de l'intérieur annonce l'ouverture d'une enquête
Réagissant aux informations de Médiapart sur les agissements supposés du préfet Debacq, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête.  "Une enquête, diligentée par le ministère de l'Intérieur, a été ouverte et confiée à l'inspection générale de l'administration (IGA)", a expliqué à l'AFP le porte-parole de la place Beauvau, Pierre-Henry Brandet. "Les faits rapportés par la presse sont graves. Il s'agit de faire toute la lumière sur cette affaire et d'établir la véracité des faits", a ajouté le porte-parole. En attendant le résultat de l'enquête, le préfet Jean-Jacques Debacq est maintenu dans ses fonctions.