La fermeture précipitée, en fin de semaine, de la première mosquée de Papeete, quatre jours seulement après son inauguration, a mis en lumière les craintes suscitées par l’islam en Polynésie, à majorité chrétienne.
•
La vague de contestations a été telle que la mosquée inaugurée le 15 octobre n’a pu ouvrir ses portes vendredi, pourtant jour de la semaine sacré pour les musulmans.
Hicham El Barkani, le jeune imam de 23 ans venu de Seine-Saint-Denis pour créer ce lieu de culte - une simple salle de prière dans un immeuble du centre-ville - et qui parlait lors de l’inauguration d'« un jour historique » pour la Polynésie française, a dû garder les portes closes.
La Polynésie française compte seulement quelques centaines de musulmans, originaires de France, du Sénégal, de Djibouti ou encore du Maghreb. La plupart, enseignants et militaires, ne sont là que pour quelques années.
De nombreuses obédiences religieuses, des sectes également, cohabitent dans une Polynésie très fervente, mais elles sont toutes d’influence chrétienne. Et l’islam, peu connu, est souvent assimilé dans l’île au terrorisme.
« Les fanatiques, les machins, les djihad et tout ça, je crois que c’est un peu ça », s’inquiète Mahea, un agent municipal. « Il faut les connaître, c’est pas parce qu’on les voit que ça y est », essaie de tempérer Yolande, apprentie coiffeuse.
Des propos très hostiles, parfois xénophobes, ont inondé les réseaux sociaux. Des pétitions et appels à manifester ont été lancés et, selon son avocat, Hicham El Barkani a « reçu des menaces de mort ».
Le site Tahiti-Infos, premier à avoir relayé localement l’annonce, a dû pour la première fois bloquer les réactions - « contraires à la bienséance » - de ses internautes. « Ils pensent que les musulmans sont des Ben Laden, faut pas rester sur des a priori », regrette une jeune femme issue d’une famille musulmane. « La religion musulmane est pour la tolérance », assure-t-elle, en préférant toutefois rester anonyme, « par peur des réactions ».
Le président de la Polynésie française, Gaston Flosse, a voulu calmer le jeu en soulignant mercredi dans un communiqué que « l’Islam est une grande religion monothéiste ». « Bien que terre traditionnellement chrétienne, la Polynésie est aussi une terre accueillante et il ne faut pas tomber dans l’islamophobie », a-t-il mis en garde.
Du côté de la communauté catholique, on se montre plus circonspect. « Ce n’est pas la salle de prières qui est inquiétante, ce sont ceux qui sont venus l’installer », a commenté Monseigneur Hubert Coppenrathen, décelant chez le jeune imam « une attitude un peu conquérante ». « Il faut être sur ses gardes », dit-il.
La diffusion à la télé d’images de femmes voilées se rendant à la mosquée, dont deux Polynésiennes, ont alimenté les craintes. « Les vahinés à la plage, les maillots de bain, les bringues, les cheveux lâchés, tout ça c’est notre coutume, et on veut rien changer », s’est alarmé Heiti, employée d’une société d’assurances attenante à la mosquée.
Hicham El Barkani, le jeune imam de 23 ans venu de Seine-Saint-Denis pour créer ce lieu de culte - une simple salle de prière dans un immeuble du centre-ville - et qui parlait lors de l’inauguration d'« un jour historique » pour la Polynésie française, a dû garder les portes closes.
Hostilité de la population
Il doit faire face à une interdiction de la mairie de Papeete, pour qui ce local « pas prévu pour recevoir du public » doit être mis aux normes. En fait, l’ouverture de la mosquée s’est surtout heurtée à la vive hostilité de la population locale.La Polynésie française compte seulement quelques centaines de musulmans, originaires de France, du Sénégal, de Djibouti ou encore du Maghreb. La plupart, enseignants et militaires, ne sont là que pour quelques années.
De nombreuses obédiences religieuses, des sectes également, cohabitent dans une Polynésie très fervente, mais elles sont toutes d’influence chrétienne. Et l’islam, peu connu, est souvent assimilé dans l’île au terrorisme.
« Les fanatiques, les machins, les djihad et tout ça, je crois que c’est un peu ça », s’inquiète Mahea, un agent municipal. « Il faut les connaître, c’est pas parce qu’on les voit que ça y est », essaie de tempérer Yolande, apprentie coiffeuse.
Ce n’est pas la salle de prières qui est inquiétante, ce sont ceux qui sont venus l’installer », a commenté Monseigneur Hubert Coppenrathen
Des propos très hostiles, parfois xénophobes, ont inondé les réseaux sociaux. Des pétitions et appels à manifester ont été lancés et, selon son avocat, Hicham El Barkani a « reçu des menaces de mort ».
Le site Tahiti-Infos, premier à avoir relayé localement l’annonce, a dû pour la première fois bloquer les réactions - « contraires à la bienséance » - de ses internautes. « Ils pensent que les musulmans sont des Ben Laden, faut pas rester sur des a priori », regrette une jeune femme issue d’une famille musulmane. « La religion musulmane est pour la tolérance », assure-t-elle, en préférant toutefois rester anonyme, « par peur des réactions ».
Le président de la Polynésie française, Gaston Flosse, a voulu calmer le jeu en soulignant mercredi dans un communiqué que « l’Islam est une grande religion monothéiste ». « Bien que terre traditionnellement chrétienne, la Polynésie est aussi une terre accueillante et il ne faut pas tomber dans l’islamophobie », a-t-il mis en garde.
« Il faut être sur ses gardes »
« Il faut faire la distinction entre les différentes formes d’intégrisme et ce qu’est vraiment l’islam : une grande religion avec de grandes valeurs », a déclaré Taaroanui Maraea, président de l’Eglise protestante.Du côté de la communauté catholique, on se montre plus circonspect. « Ce n’est pas la salle de prières qui est inquiétante, ce sont ceux qui sont venus l’installer », a commenté Monseigneur Hubert Coppenrathen, décelant chez le jeune imam « une attitude un peu conquérante ». « Il faut être sur ses gardes », dit-il.
La diffusion à la télé d’images de femmes voilées se rendant à la mosquée, dont deux Polynésiennes, ont alimenté les craintes. « Les vahinés à la plage, les maillots de bain, les bringues, les cheveux lâchés, tout ça c’est notre coutume, et on veut rien changer », s’est alarmé Heiti, employée d’une société d’assurances attenante à la mosquée.