La grogne des maires d'Outre-mer pour la première journée du congrès des maires de France

Les présidents des associations des maires des départements et collectivités ultramarines
Comme le veut la tradition, en prélude à l'ouverture du congrès annuel des maires, ce lundi était consacré aux édiles des Outre-mer. Pendant cette journée organisée à l'hôtel de ville de Paris, les élus locaux ont évoqué la "désespérance" et les "espoirs déçus" des Outre-mer.  
Sous les ors de l'Hôtel de ville de Paris, les élus des Outre-mer ont exprimé leurs doléances et leurs préoccupations, alors que la crise économique et sociale frappe de plein fouet les départements et collectivités ultramarines.

Désespérance et contexte tendu

René Noël, président de l'association des maires de Guadeloupe, a évoqué "la désespérance de la population, particulièrement des jeunes, parmi lesquelles les sur-diplômés". Face au chômage galopant, qui touche, selon les territoires, entre 20 et 35% de la population active, le contexte est "dégradé et tendu", a renchéri Maurice Bonté. Le président de l'association des maires de Martinique estime que rien ne s'est amélioré par rapport à février 2009, date du dernier vaste mouvement social contre la vie chère.

Constat identique ailleurs

Roland Robert, représentant les édiles réunionnais a lui parlé de "grande détresse", tandis que le représentant des élus de Guyane, Jean-Pierre Roumillac a souligné que "des espoirs déçus se sont exprimés avec force".  Au nom des maires calédoniens, Ghislaine Arlie a regretté que "les dotations de l'Etat diminuent". Toutefois, aucun des élus n'a attaqué frontalement le gouvernement.

La réponse de Victorin Lurel

Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a prononcé le discours de clôture de cette journée, rappelant toutes les mesures décidées par le gouvernement depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. Un long plaidoyer pour rappeler également que le budget des Outre-mer, malgré la crise, est préservé pour 2014.

Les Outre-mer ne font pas exception

Cette grogne des élus ultramarins donne sans doute le ton. Le congrès des maires de France, qui débute mardi porte de Versailles à Paris, pourrait en effet donner lieu à une grogne similaire de la part de très nombreux élus locaux, qui font le même constat de morosité que leurs collègues d'Outre-mer.
Jeudi matin, il sera notamment question de la très contestée réforme des rythmes scolaires. L'atmosphère ne sera sans doute pas au consensus!