Une première année encourageante pour les emplois d'avenir en Outre-mer

96e Congrès des maires de France, la journée des maires d'Outre-mer
Le 96ème Congrès des maires de France s'est ouvert à Paris lundi. Les délégations de l'Outre-mer ont tenu une table-ronde sur les emplois d'avenir. Elles tirent un bilan plutôt encourageant.
"Emplois d'avenir, qu'en est-il un an après leur mise en œuvre ?" Tel était le thème de la première table-ronde de la journée d'ouverture du 96ème Congrès des maires de France, une journée consacrée aux Outre-mer. 

Pour rappel, les emplois d'avenir sont des dispositifs d'aide à l'insertion des jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés. Au niveau national, le gouvernement s'était fixé un objectif de 100 000 contrats signés à la fin 2013, dont 9 000 en Outre-mer où le taux de chômage des jeunes dépasse 50%. Le principe de ces contrats ? L'Etat s'engage à prendre en charge la rémunération à hauteur de 75% du SMIC dans le secteur non marchand, et à 35% dans le secteur marchand.

De gauche à droite : Mathieu Lefebvre, Catherine Peyge, Aly Chalus, Maurice Bonté et Roland Robert

Des chiffres encourageants

Il leur a fallu du temps pour décoller. Mais un an après, Mathieu Lefebvre tire un bilan positif de la mise en place des emplois d'avenir en Outre-mer. Ce membre de la Délégation Générale à l'Outre-Mer avance les chiffres suivants : 

  • A La Réunion, 47,5% des 5 000 emplois d'avenir prévus ont été mis en place, soit 14 points de plus qu'en septembre 2013.
  • En Martinique, 54,5% des contrats ont été signés sur les 1 500 prévus initialement.
  • En Guadeloupe, chiffre plus qu'honorable, 82% des 1 500 contrats ont été signés. Un pourcentage supérieur à la moyenne nationale de 55%.


Des réactions mitigées

Durant l'heure de questions/réponses qui a suivi la table-ronde, nombre d'élus ultramarins ont pointé les problèmes posés par ces contrats. Pour Léon Etifier, conseiller municipal de la petite commune de Grand Rivière en Martinique, "c'est bien joli de dire que l'Etat remboursera... Mais il faut des mois avant que la commune perçoive les sous !" Résultat, Grand Rivière freine les embauches en emplois d'avenir. A l'heure actuelle, seuls six jeunes sont sous contrat dans cette commune martiniquaise.

Jean-Hugues Savigny, adjoint au maire de La Possession à La Réunion
Jean-Hugues Savigny, adjoint au maire de La Possession à La Réunion, s'interroge sur la pérennisation du financement de ces contrats. "Dans trois ans, notre commune pourra continuer à payer. Mais ce ne sera peut-être pas le cas des villes moins fortunées..." A La Possession, 171 jeunes bénéficient d'emplois d'avenir. Jean-Hugues Savigny reconnaît tout de même que le dispositif était "absolument nécessaire".

Quid des 25-35 ans ?

Autre point souligné par les élus : que faire à destination des 25-35 ans ? Pour Aly Chalus, député-maire de Baie-Mahault, il faudrait trouver des solutions similaires pour "ces jeunes sur-diplômés, en âge de fonder une famille."

Tous s'accordent à dire que les emplois d'avenir ne représentent qu'une solution provisoire. A l'image de Maurice Bonté, maire de l'Ajoupa-Bouillon et président de l'association française des maires de la Martinique, pour qui "'les emplois d'avenir ne sont qu'un outil de plus dans une boîte à outils déjà bien étouffée..."