Vers une alliance Glencore-Vale sur le nickel au Canada mais pas en Nouvelle-Calédonie

L'usine du sud
Les deux multinationales envisagent de rapprocher leur activité minière au Canada, dans le bassin minier de Sudbury. Mais les deux entreprises resteront en concurrence en Nouvelle-Calédonie. 

Deux des cinq plus grandes compagnies minières mondiales, Glencore-Xstrata et Vale, ont repris leurs discussions en vue d'un possible rapprochement de leurs activités dans le nickel pour le bassin minier à ciel ouvert de Sudbury, au Canada, ce qui leur permettrait de réduire leurs coûts face à la baisse des cours du métal. Un accord éventuel pourrait porter sur tout ou partie des activités d'extraction, de broyage voire de fonderie. En 2006, un projet de fusion entre Falconbridge et Inco, qui étaient alors les deux groupes présents à Sudbury avant d'être rachetés respectivement par Xstrata et Vale, prévoyait des synergies annuelles et des réductions de coûts d'environ 550 millions de dollars. Glencore Xstrata et Vale ont refusé de commenter ces informations. Les analystes estiment depuis longtemps déjà qu'un rapprochement aurait du sens pour les deux opérateurs du bassin de Sudbury, un vaste gisement de 60 kilomètres de long.

Le cours du nickel en baisse

Les discussions avaient repris une fois le rachat de Xstrata par Glencore bouclé. Les discussions se déroulent sur fond de baisse des cours du nickel, un repli qui atteint environ 20% depuis janvier et a ramené le prix du métal à son plus bas niveau depuis près de quatre ans. Après avoir tutoyé les 30 000 dollars en janvier 2011, la cotation de la tonne du nickel au London Metal Exchange s'est régulièrement effritée pour se stabiliser sous les 14 000 dollars.

Pas de rapprochement en Nouvelle-Calédonie

L'évolution surabondante du marché du nickel, les difficultés techniques et environnementales que rencontre Vale sur le gisement de nickel et cobalt de Goro, dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, rendent un accord sur Sudbury au Canada plus probable que dans le passé. Ces grandes manœuvres dans l'industrie minière et métallurgique au Canada ne concernent pas la Nouvelle-Calédonie ou les deux multinationales sont en concurrence et utilisent des ressources et des procédés industriels non compatibles. Toutefois, elles singularisent un peu plus la position de l'unique producteur français, ERAMET dont la filiale minière, la SLN est l'opérateur historique du nickel en Nouvelle-Calédonie.