Plusieurs ouvrages écrits par des auteurs haïtiens sont parus ces derniers mois. Romans, poésie, essai… Revue de détail des derniers-nés d’une littérature foisonnante.
La littérature haïtienne est toujours aussi dynamique et inventive. Ces derniers mois, certains de ses chefs de file ont publié de nouveaux ouvrages. Les fêtes approchent, cela pourrait donner quelques idées…
Frankétienne – « Et la voyance explose » - éditions Vent d’ailleurs, octobre 2013 – 224 pages, 18 euros.
Ecrivain, mais également dramaturge, peintre, comédien et musicien, Frankétienne est un auteur prolifique et inclassable. Ses deux derniers livres terminent le cycle des « Métamorphoses de l’oiseau schizophone », œuvre flamboyante entre poésie et roman, qui comporte huit ouvrages et met en scène un certain Philémond Théophile, artiste dissident et double symbolique de Frankétienne.
Quant à l’auteur, voici ce qu’il dit de lui-même : « Je suis un bélier rebelle, opiniâtre et têtu. Marginal irrécupérable. Eternel insoumis. Je naquis en ce dimanche de Pâques dans la rumeur babélienne et chaotique d’un rara explosif. Initié dès ma naissance aux brûlures rougeoyantes du zinglin, j’allais devenir beaucoup plus tard un artiste écrivain zinglindor, massacrant allégrement les formes, les couleurs, la syntaxe, et les normes esthétiques traditionnelles. Dérangeur infatigable, saccageant les remparts derrière lesquels sommeillent les mazorats, les impuissants, les paresseux et les débiles, j’apporte le scandale pour secouer les dormeurs, réveiller les inconscients et faire chier de rage diarrhéique les hypocrites et les jaloux. Joyeusement, je voyage à l’intérieur d’un labyrinthe, lieu privilégié des catastrophes lumineuses. »
Ce roman à succès de la littérature haïtienne avait déjà été publié en 2002, chez le même éditeur. Rapidement épuisé, il fait aujourd’hui l’objet d’une réédition au format de poche.
« Pedro (le personnage principal du roman, ndlr), instable et multiple, traverse la ville et une (anti)carrière de comédien en offrant au tout-venant ou à des femmes aussi idéalisées que réelles, les mots des poètes. Il cache que lui-même écrit et partage une partie des dernières années de sa vie avec deux amis, l’Estropié et le narrateur. Ils sont ceux qui le connaissent le mieux, mais lui les connaît mal. Ils ne lui ont jamais fait de confidences sur leurs drames intérieurs, alors que lui promène partout les siens. Ce jeu du silence et de la prise de parole interroge les vertus du langage et sa capacité à inspirer aussi bien la confiance que la perte de confiance. »
Lyonel Trouillot a notamment publié « La Belle Amour humaine » (éditions Actes Sud, 2011, Grand Prix du roman métis 2011) et « Yanvalou pour Charlie » (éditions Babel, Prix Wepler 2009).
« Avril 2009 : la terre tremble en Italie. Dans un village des Abruzzes, un couple mixte, Azaka et Mariagrazia, attend dans la joie l’arrivée de son premier bébé. Sous le regard réprobateur des uns, opposés à la présence des étrangers dans la région, et la curiosité bienveillante des autres. Si les secousses tendent à exacerber les tensions, elles viennent rappeler à Azaka un épisode traumatisant de son enfance : un autre séisme, à l’autre bout du monde, pendant lequel il fut enseveli sous les décombres. L’histoire se répéterait-elle ? Où qu’il soit, doit-il redouter la colère de la Terre ? Des questions que pour l’heure il refuse de se poser : bientôt il sera père, le bonheur ne lui échappera pas…
Entre chronique au quotidien et commedia dell'arte, Ballade d’un amour inachevé revisite les séismes de L'Aquila et d'Haïti, auxquels l’auteur s’est retrouvé mêlé. Comme souvent chez Louis-Philippe Dalembert, l'humour et la force de vie dominent tout au long du roman. » (Quatrième de couverture).
Frankétienne – « Et la voyance explose » - éditions Vent d’ailleurs, octobre 2013 – 224 pages, 18 euros.
« Les échos de l’abîme » - éditions Vent d’ailleurs, octobre 2013 – 224 pages, 18 euros.
Ecrivain, mais également dramaturge, peintre, comédien et musicien, Frankétienne est un auteur prolifique et inclassable. Ses deux derniers livres terminent le cycle des « Métamorphoses de l’oiseau schizophone », œuvre flamboyante entre poésie et roman, qui comporte huit ouvrages et met en scène un certain Philémond Théophile, artiste dissident et double symbolique de Frankétienne. Quant à l’auteur, voici ce qu’il dit de lui-même : « Je suis un bélier rebelle, opiniâtre et têtu. Marginal irrécupérable. Eternel insoumis. Je naquis en ce dimanche de Pâques dans la rumeur babélienne et chaotique d’un rara explosif. Initié dès ma naissance aux brûlures rougeoyantes du zinglin, j’allais devenir beaucoup plus tard un artiste écrivain zinglindor, massacrant allégrement les formes, les couleurs, la syntaxe, et les normes esthétiques traditionnelles. Dérangeur infatigable, saccageant les remparts derrière lesquels sommeillent les mazorats, les impuissants, les paresseux et les débiles, j’apporte le scandale pour secouer les dormeurs, réveiller les inconscients et faire chier de rage diarrhéique les hypocrites et les jaloux. Joyeusement, je voyage à l’intérieur d’un labyrinthe, lieu privilégié des catastrophes lumineuses. »
Gary Victor – « La piste des sortilèges » - éditions Vent d’ailleurs, septembre 2013 – 592 pages, 14,50 euros (nouvelle édition).
Gary Victor (photo) est l’un des écrivains les plus lus en Haïti. Il est en outre scénariste pour la radio, la télévision et le cinéma. Avec « La piste des sortilèges », Gary Victor livre une épopée initiatique et fantastique. Dans le roman, « Persée Persifal, le Juste, qui a tant combattu les dictatures, a été empoisonné » précise l’éditeur. « Il est destiné à devenir un zombi, un esclave sur une habitation au fin fond de l’île d’Hispaniola, aux frontières du visible et de l’invisible. Sonson Pipirit, son ami, se lance alors sur sa piste dans une hallucinante course-poursuite, où le temps et l’espace jouent à notre héros les tours les plus insolites. Il doit ramener le Juste du pays sans chapeau, le royaume des morts. Il n’a qu’une seule nuit pour convaincre les dieux de lui montrer le chemin tout en leur disant leurs quatre vérités. Il n’a pour seules armes que son éloquence et son énorme sexe que se disputent les filles des hommes et des dieux. »Ce roman à succès de la littérature haïtienne avait déjà été publié en 2002, chez le même éditeur. Rapidement épuisé, il fait aujourd’hui l’objet d’une réédition au format de poche.
Dany Laferrière – « Journal d’un écrivain en pyjama » - éditions Grasset, 2013 – 315 pages, 19 euros.
Dans son « Journal d’un écrivain en pyjama », le romancier haïtien Dany Laferrière prodigue ses recettes aux futurs auteurs, et lance une ode passionnée à la littérature. Ce livre avec un drôle de titre s’adresse aux amoureux des belles lettres, rédigé par l'un d'entre eux. Ecrire (un peu partout), et lire, dans son lit (en pyjama) ou dans son bain, sont les passions indissociables de l’écrivain haïtien, canadien d’adoption. Plus que des passions d’ailleurs : une exigence vitale et quotidienne. « Après deux jours je suis en manque », avoue-t-il. (Lire la suite de l’article ici)Lyonel Trouillot – « Parabole du failli » - éditions Actes Sud, 2013 – 192 pages, 20 euros.
« Sur le mode d’une instruction à charge, j’ai voulu, en retraçant le parcours d’un suicidé, interroger la/notre “méchanceté ordinaire” » explique Lyonel Trouillot. « Y a-t-il un fond d’incommunicabilité qui fait de l’appel (à l’amour, au partage poétique du monde) un appel manqué ? Il s’agissait, à travers la destinée d’un individu, de rendre compte de l’impuissance du langage (poétique et quotidien) face aux structures sociales et caractérielles qui font que nous pouvons, comme par inadvertance, regarder l’autre passer sa vie à mourir, et, de fait, mourir. Quels sont les pouvoirs et manifestations de la détestation telle qu’elle s’oppose au don de soi, de l’indifférence telle qu’elle s’oppose à l’empathie, du désamour tel qu’il s’oppose à la main tendue ? »« Pedro (le personnage principal du roman, ndlr), instable et multiple, traverse la ville et une (anti)carrière de comédien en offrant au tout-venant ou à des femmes aussi idéalisées que réelles, les mots des poètes. Il cache que lui-même écrit et partage une partie des dernières années de sa vie avec deux amis, l’Estropié et le narrateur. Ils sont ceux qui le connaissent le mieux, mais lui les connaît mal. Ils ne lui ont jamais fait de confidences sur leurs drames intérieurs, alors que lui promène partout les siens. Ce jeu du silence et de la prise de parole interroge les vertus du langage et sa capacité à inspirer aussi bien la confiance que la perte de confiance. »
Lyonel Trouillot a notamment publié « La Belle Amour humaine » (éditions Actes Sud, 2011, Grand Prix du roman métis 2011) et « Yanvalou pour Charlie » (éditions Babel, Prix Wepler 2009).
Louis-Philippe Dalembert – « Ballade d’un amour inachevé » - éditions Mercure de France, 2013 – 287 pages, 18,90 euros.
Romancier et poète, résidant entre Haïti, l’Italie et la France, Louis-Philippe Dalembert a écrit une vingtaine d’ouvrages. En 1998, son roman « L’Autre Face de la mer » (éditions Stock) a obtenu le Prix RFO du livre, et « Les Dieux voyagent la nuit » (éditions du Rocher) le Prix Casa de las Americas en 2006.« Avril 2009 : la terre tremble en Italie. Dans un village des Abruzzes, un couple mixte, Azaka et Mariagrazia, attend dans la joie l’arrivée de son premier bébé. Sous le regard réprobateur des uns, opposés à la présence des étrangers dans la région, et la curiosité bienveillante des autres. Si les secousses tendent à exacerber les tensions, elles viennent rappeler à Azaka un épisode traumatisant de son enfance : un autre séisme, à l’autre bout du monde, pendant lequel il fut enseveli sous les décombres. L’histoire se répéterait-elle ? Où qu’il soit, doit-il redouter la colère de la Terre ? Des questions que pour l’heure il refuse de se poser : bientôt il sera père, le bonheur ne lui échappera pas…
Entre chronique au quotidien et commedia dell'arte, Ballade d’un amour inachevé revisite les séismes de L'Aquila et d'Haïti, auxquels l’auteur s’est retrouvé mêlé. Comme souvent chez Louis-Philippe Dalembert, l'humour et la force de vie dominent tout au long du roman. » (Quatrième de couverture).