Après les grèves des stations-service et la publication du décret Lurel le 1er janvier dernier, les acteurs du brûlant dossier carburant se retrouvent ce jeudi au ministère de l'Economie à Bercy, pour discuter des "arrêtés de méthode". Avant ce rendez-vous, le climat semble plus ou moins apaisé.
Le décret Lurel du 27 décembrea certes été publié au Journal Officiel, mais il n'entrera pas en vigueur avant publication des "arrêtés de méthode". Ce sont précisément ces arrêtés qui vont être discutés ce jeudi au ministère de l'économie et des finances, à Paris. Parmi ces arrêtés, un point particulièrement épineux: le rendement maximal des capitaux pour la raffinerie et le stockage, autrement dit la marge brut des pétroliers. Le gouvernement veut la limiter à 9%, ce qui n'est bien sur pas du goût des compagnies pétrolières, dont les marges sont parfois beaucoup plus élevées.
Le 27 décembre dernier, le vice-président du syndicat des gérants de stations, Marc Petrelluzzi, avait pourtant affirmé de manière très véhémente sur Guadeloupe 1ère que la discussion avec Victorin Lurel était définitivement rompue.
"Nous sommes pour la transparence à tous les niveaux, dit encore Patrick Collé, y compris pour les Régions, qui perçoivent des taxes sur les carburants".
En 2010, pour le "décret Penchard" qui réglementait jusqu'au 1er janvier les prix de l'essence dans les DOM, la discussion sur les arrêtés de méthode avaient duré près de huit mois.
Sauf coup de théâtre, et malgré les nombreuses rumeurs qui circulent, la réunion à Bercy ce jeudi ne devrait donc pas déboucher sur un appel à la grève des carburants.
Le premier décret concerne les Antilles et la Guyane:
On prend les mêmes...
Pour autant, ce sont les mêmes acteurs que lors des précédentes négociations -houleuses- qui seront autour de la table: Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer sera bien présent. Les autres ministères concernés, économie et écologie, étant sans doute représentés par des conseillers techniques de Pierre Moscovici et Philippe Martin. Face au gouvernement, les représentants des compagnies pétrolières, des raffineries, Sara et SRPP, et les gérants des stations-service.Le 27 décembre dernier, le vice-président du syndicat des gérants de stations, Marc Petrelluzzi, avait pourtant affirmé de manière très véhémente sur Guadeloupe 1ère que la discussion avec Victorin Lurel était définitivement rompue.
Petrelluzzi
"Etat d'esprit constructif"
Contacté mercredi par la1ere.fr, Patrick Collé, le président de l'intersyndicale des gérants des stations-service n'est pas sur la même ligne que fin décembre. Il explique qu'il se rend à cette réunion de Bercy "dans un état d'esprit constructif, pour aboutir à une solution", comme l'indique d'ailleurs également le site internet qui regroupe l'ensemble des professionnels des carburants dans les Dom . Il espère une discussion "sereine et technique". "Avec cette discussion sur les arrêtés de méthode, on va pouvoir aller au fond des choses. Nous espérons nous mettre d'accord sur un calendrier de concertation, et que le gouvernement nous dise de combien l'essence va baisser à la pompe avec ce décret, ce que nous n'avons pas su jusqu'à présent". Patrick Collé affirme que d'après les calculs des gérants, la baisse des prix sera de l'ordre de 0,8 centimes par litre, sans aucune certitude que cette baisse soit répercutée sur le consommateur."Nous sommes pour la transparence à tous les niveaux, dit encore Patrick Collé, y compris pour les Régions, qui perçoivent des taxes sur les carburants".
"La négociation ne s'éternisera pas", espère-t-on dans les ministères
Du côté du gouvernement, on réaffirme que ce décret va effectivement faire baisser le prix de l'essence, mais l'estimation précise de la baisse dépendra des réponses apportées par les compagnies pétrolières et les raffineries aux observatoires des prix: le décret Lurel leur fixe en effet une marge maximale de 9% et de nouvelles obligations de transparence pour justifier leurs coûts. Dans les ministères concernés, on espère que les réunions de concertation sur les arrêtés de méthode seront achevées à la fin de ce mois de janvier.En 2010, pour le "décret Penchard" qui réglementait jusqu'au 1er janvier les prix de l'essence dans les DOM, la discussion sur les arrêtés de méthode avaient duré près de huit mois.
Sauf coup de théâtre, et malgré les nombreuses rumeurs qui circulent, la réunion à Bercy ce jeudi ne devrait donc pas déboucher sur un appel à la grève des carburants.
Voir le décret Lurel sur les carburants
Le décret est en fait décliné en trois versions différentes, en fonction des départements ou il s'applique:Le premier décret concerne les Antilles et la Guyane:
Le deuxième concerne La Réunion:
Le troisième concerne Mayotte: