Mission Bicose : l'Ifremer explore les grands fonds

L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer mène une campagne d'exploration à 1700 kilomètres environ des côtes de la Guadeloupe. A bord du "Pourquoi pas", le robot Victor, ce véhicule sous-marin qui donne des images très précises de deux volcans des grands fonds.
Le "Pourquoi pas" a quitté depuis deux semaines Pointe-à-Pitre pour se rendre en plein milieu de l'océan Atlantique dans le cadre de la mission Bicose (Biodiversité, Interactions, Connectivité et Symbiose en milieux Extrêmes). Depuis plusieurs jours, le robot Victor 6000 plonge à 3600 mètres de fond et ramène des échantillons et des images d'une valeur inestimable pour les scientifiques.
Victor 6000 dans les eaux internationales de l'Atlantique (Janvier 2014)


Snake Pit et PAG

"Très peu de pays sont capables de faire ce genre d'exploration", souligne Marie-Anne Cambon-Bonavita, le chef de mission à bord du Pourquoi pas. Or il y a de plus en plus de projets d'exploitation sous-marins, car les grands fonds marins abritent de l'or, de l'argent, du cobalt, des métaux rares avec des sites souvent plus riches que les mines terrestres. Il est donc temps", explique le chef de la mission Bicose, "de mieux connaître les sites hydrothermaux, ces volcans des grands fonds et la biodiversité qui les entoure." La mission Bicose se concentre sur deux sites hydrothermaux : le snake Pit et le PAG. 

Lieu d'exploration de la mission Bicose de l'Ifremer


Cartographie et biodiversité

Premier objectif : cartographier les sites. L'Ifremer dispose de cartes des années 80 qui ne sont guère précises. Avec les moyens techniques actuels, Snake Pit et TAG situés dans la dorsale atlantique seront donc cartographiés correctement. L'autre objectif consiste à mieux connaître la biodiversité. "Ce sont des sites très riches en crabes, en moules, en crevettes, en anémones, mais l'on connaît très mal ces espèces des grands fonds, souligne Marie-Anne Cambon-Bonavita.

Interview de marie-Anna Cambon Bonavita, chef de la mission Bicose explique l'intérêt de ses recherches sur la biodiversité dans les grands fonds marins à proximité des sites hydrothermaux


La crevette Rimicaris exoculata

Grâce à Victor 6000, des photos de crevettes des grands fonds ont déjà pu être prises. "Ces crevettes Rimicaris exoculata sont étonnantes, précise Marie-Anne Cambon-Bonavita, elles n'ont pas de yeux mais une tête énorme remplie de bactéries qui les nourrissent. On en a remonté, grâce à Victor et elles ne sont absolument pas comestibles. ce sont même de vraies boules puantes car elles baignent dans des zones très riches en souffre". La chercheuse est passionnée par cette espèce dont on ne connaît pas encore le mode de reproduction. La mission Bicose devrait permettre d'en savoir plus.
 
Crevette Rimicaris exoculata


Communication

Avec cette campagne, l'Ifremer qui fête ses 30 ans a souhaité rendre public les résultats de cette mission au jour le jour. Un blog a été mis en place actualisé chaque jour. Des contacts ont été noués avec plusieurs établissements scolaires de l'hexagone, de La Réunion et des Antilles. Il est possible quelque soit son âge d'envoyer des mails aux chercheurs pour avoir des informations sur la mission en cours (cliquer ici). Enfin grâce à son compte twitter, @Ifremer_6 assure un suivi de la mission Bicose.




La nuit des Abysses le 28 janvier 2014 à Paris
Retransmission des images d’une plongée du robot Victor
Visioconférence avec l’équipe scientifique à bord du navire le « Pourquoi Pas ? »
Echange avec les océanographes à Paris

En savoir plus sur la soirée :  http://www.upmc.fr/fr/culture/nuit_des_abysses.html

Adresse :
Campus des Cordeliers - Amphithéâtre Farabeuf
21 rue de l'Ecole de Médecine - 75006 Paris
Métro Odéon

Ouverture des portes à 19h15.
Nombre de places limité - inscription obligatoire