Les propos du PDG de Total: " un réel mépris envers les Outre-mer"

Christophe de Margerie, PDG de Total, lors de son audition à l'Assemblée nationale
Dix parlementaires d'Outre-mer dénoncent dans un communiqué l'attitude de Christophe de Margerie, PDG de Total, et son opposition au décret de Victorin Lurel visant à instaurer de la transparence dans la formation des prix du carburant.
Son audition aura été scrutée avec attention. Et les réactions ne se sont pas faites - trop- attendre. Le 15 janvier, le PDG de Total et actionnaire de la Sara, Christophe de Margerie était entendu par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.  
 
 
Il a à cette occasion assuré son incompréhension face au décret de Victorin Lurel, qui vise a instaurer d'avantage de transparence dans la formation des prix du carburant. Et s'est même pris de bec avec le député de Mayotte Ibrahim Aboubacar au sujet de la position de monopole de la société dans le département de l'Océan Indien.
 
 

Un mépris envers les Outre-mer

C'est ce même Ibrahim Aboubacar, député de Mayotte qui a co-signé aux cotés de 9 autres parlementaires ultramarins un communiqué dans lequel ils déplorent "l'attitude du PDG de Total". Ils dénoncent le "ton employé par le PDG de Total envers les parlementaires d'Outremer (…) ressenti comme un réel mépris envers les Outre-mer", et "les menaces de quitter le département de Mayotte ", qualifiées d'inacceptables et de condescendantes.
 
 
Lors de son audition, Christophe de Margerie n'avait pas démenti catégoriquement une rumeur qui voulait que la Sara aurait décidé de ne plus commander de navires de carburants aux Antilles -Guyane. "On ne va pas assécher le pays,  (…) oui cela a un coût d'acheminer les bateaux", avait-il répondu.
Une réponse qui a sonné comme un aveu pour les parlementaires qui écrivent que "le PDG de Total a reconnu et assumé le fait que la Sara était prête en décembre à annuler un bateau de livraison de pétrole brut aux Antilles en signe de protestation contre les projets de décrets du gouvernement", un "chantage inacceptable" à leurs yeux.

SIgnataires du communiqué:
  • Ibrahim Aboubacar, député de Mayotte
  • Chantal Bertherlot, députée de la Guyane
  • Jean-Claude Fruteau, député de la Réunion
  • Eric Jalton, député de Guadeloupe
  • Gabrielle Louis-Carabin, députée de Guadeloupe
  • Boinali Saïd, député de Mayotte
  • Gabriel Serville, député de Guyane
  • Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte
  • Hélène Vainqueur-Christophe, députée de Guadeloupe
  • Jean-Jacques Vlody, député de la Réunion