Comment les députés ultramarins ont-ils dépensé leur réserve parlementaire 2013 ?

Pour la première fois, l'Assemblée nationale publie le détail de la répartition par députés de la "réserve parlementaire". Cette enveloppe de 81,6 millions d'euros permet aux élus d'aider au financement d'associations ou de projets municipaux. Comment votre député l'a-t-il utilisé ?
La publication détaillée sur le site de l'Assemblée nationale de la manière dont les 577 députés ont dépensé leur réserve parlementaire 2013 est une nouveauté. Jusqu'à présent, les subventions aux associations ou aux projets municipaux étaient distribuées à la discrétion des députés. Cette fois, l'heure est à la transparence et à la normalisation.

La réserve parlementaire, késako?

Il s'agit d'une enveloppe distribuée aux députés pour qu'ils aident au financement d'associations ou de différents projets. Un député ne peut financer un projet que s'il a été validé par le conseil municipal, et seulement à hauteur de 50% maximum du montant total du projet.

Combien par député

Précédemment, les enveloppes étaient réparties très inégalement entre les députés. Ainsi en 2011, l'ancien président de l'Assemblée, l'UMP Bernard Accoyer avait bénéficié de la coquette somme de 12 millions d'euros. Désormais, les instances de l'Assemblée ont fixé des normes : le président de l'Assemblée bénéficie de 520 000 euros, tandis que chaque député dispose de 130 000 euros. Mais les sommes sont confiées aux groupes parlementaires qui peuvent ensuite choisir de les répartir légèrement différemment pour favoriser, par exemple, les circonscriptions les plus pauvres. 

Les députés des Outre mer

C'est la députée RRDP de Saint-Pierre et Miquelon Annick Girardin qui a bénéficié en 2013 de la plus importante enveloppe : 170 000 euros. L'élue a réparti les subventions entre cinq associations culturelles ou sportives. Ainsi, l'Association Sportive Miquelonnaise a bénéficié de 45 000 euros, comme le Butokuden Dojo, le club de judo de l'archipel.
Le député UMP de Saint-Barthélémy et Saint-Martin Daniel Gibbes  a également bénéficié en 2013 d'une enveloppe importante : 141 500 euros. 23 associations ou projets municipaux ont bénéficié d'une partie de cette somme. C'est le cas par exemple des Scouts de Saint-Martin (5 000 euros) ou du groupe carnavalesque Sxm Hot'N Spicy (5 000 euros).

Le député de Guyane Gabriel Serville  arrive en troisième position avec une enveloppe de 140 000 euros. Il a réparti les subventions entre plusieurs communes, dont Roura, Camopi et Saint-Georges, sans rentrer dans le détail des projets. La plupart des députés ultramarins ne détaillent d'ailleurs pas les subventions accordées aux communes.

Les autres députés ont chacun bénéficié de 130 000 euros. Certains ont toutefois dépensés moins. Ainsi, le Martiniquais Alfred Marie-Jeanne a bénéficié de 65 000 euros (subvention accordée à la commune du Robert), contre 130 000 euros pour ses collègues Azerot et Letchimy et 120 000 pour Jean-Philippe Nilor.
Moins dépensier encore, le Polynésien Edouard Fritch 46 000 euros, essentiellement accordées à des associations sportives.
Mais l'enveloppe la plus faible est celle de Napolé Polutélé, le député de Wallis et Futuna : il n'a pu répartir que 16 500 euros, sur quatre projets différents, dont 2 500 pour le club de pétanque "Lulu pétanque". La faiblesse de sa réserve parlementaire s'explique en partie car le député de Wallis et Futuna a été élu en cours d'année 2013, le 24 mars. 

Allez consulter le site dédié

Pour aller voir par vous-mêmes les subventions accordées par vos députés, c'est par ici ! 

Pour l'anecdote....

Au fil de la lecture des 246 pages et 10 939 lignes de tableaux, on trouve quelques subventions insolites. Ainsi, la présidence de l'Assemblée nationale subventionne à hauteur de 30 000 euros un "Institut des futurs souhaitables".