La Martiniquaise Maharaki présente son film en avant-première à Paris

Son film a été tourné et produit intégralement aux Antilles. La réalisatrice martiniquaise Maharaki a présenté son court métrage "Vivre" devant une salle comble, et conquise,  à Paris ce mardi.
" Qu'est ce que tu veux faire plus tard ?" La question est simple, du moins en apparence. C'est celle posée par une enseignante à ses élèves. Alors que certains s'imaginent astronautes ou gynécologues, le jeune Tom part dans ses rêveries. Et quand sa professeure le rappelle à l'ordre, il s'empare du sujet pour s'imaginer plusieurs vies potentielles.
 

 
Neuf ans de travail

La salle du Cinéma le Lincoln, tout proche des Champs Elysées, est pleine.  Son court métrage de 13 minutes n'a pas encore été projeté lorsque Maharaki, émue, prend la parole, pour le présenter. Neuf ans de travail, trois ans pour trouver des financements, une rencontre décisive avec Nina Vilus, la productrice. Puis des castings, des essais, un travail de répétitions et de tournage avec les enfants.
 
Anxieuse, la jeune réalisatrice martiniquaise ne met pourtant pas beaucoup de temps à constater que la salle lui est déjà acquise. Dès la projection du making-of - qui précède celle du film - les encouragements fusent. Les rires ponctuent chaque parole de Ydriss Bonalir, qui joue Tom enfant dans le film.



Vincent Vermignon, lui joue Tom devenu adulte et contraint d'assumer ses choix de vie. Le comédien affirme avoir été séduit par l'histoire, mais aussi par la performance. "Tom doit prendre différentes décisions,  qui ont chacune des répercussions différentes. En terme de composition de jeu, j'ai trouvé ça très riche".  Autre élément, la connexion avec Maharaki, la réalisatrice. " Elle sait exactement ce qu'elle veut. Et avant chaque scène elle a pris le temps à chaque fois de me la réexpliquer , de rappeler les enjeux. Elle est toujours disponible. "

vincent vermignon 1

 

"Il se passe quelque chose dans le cinéma antillais"

Un travail précis et une relation particulière avec l'ensemble de son équipe, c'est peut-être  ce qui a su faire la différence.  Tourné et produit en Guadeloupe et en Martinique,  avec des acteurs et des techniciens antillais, le film a déjà traversé les océans. Prix du public au festival Court des Iles de Tahiti, il a également obtenu le grand prix du Jury du Bahamas International film festival et le second prix du Jury à Saint-Domingue.
 
Des récompenses de bon augure pour le cinéma antillais? C'est du moins l'avis de Vincent Vermignon. " Il y a quelque chose qui se passe, affirme-t- il. Internet et les réseaux sociaux désenclavent les Antilles, et les talents peuvent s'exprimer plus rapidement qu'avant."

Vincent Vermignon sur le cinéma antillais


 
Reste ensuite à définir un cinéma antillais, s'il existe. Maharaki en tout cas hésite à qualifier son film de la sorte et préfère parler de "message universel avec un ancrage caribéen"

maharaki


Déjà diffusé sur Guadeloupe 1ere et projeté en Guadeloupe et en Martinique, le film sera également diffusé en première partie de "12 years a slave" dans les salles guadeloupéennes.