Un article paru jeudi matin sur un blog du site Rue89 a conduit la maison de thé Mariage Frères à retirer de son site Internet la publicité de l’un de ses produits intitulé « Exposition coloniale ». Explications et piqûre de rappel.
Ah le temps des colonies ! Insouciance, volupté et gros profits ! Et pourquoi ne pas réactiver l’aura de cette charmante époque et se faire un peu de thune par la même occasion, en baptisant l’un de ses produits « Exposition coloniale » ?
C’est ce qu’a fait la célèbre maison de thé Mariage Frères avant qu’un article paru jeudi sur le blog « Rues d’Afrique » du site d'informations Rue89 ne l’amène le même jour à retirer son appellation. A l’heure où nous publions, la page et son ancien URL ont disparu. La pub valait pourtant le détour : « Inaugurée le 11 décembre 1997, Mariage Frères Etoile a vocation à vivifier l’esprit du métissage culturel des célèbres Expositions coloniales. Créé pour l’occasion, ce sublime thé invite à un voyage poétique et parfumé. »
Ignorance crasse, stupidité ou manque de tact ? Nous croyons fermement qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Rappelons ainsi, en images, aux communicants de Mariage Frères, ce qu’étaient les expositions coloniales en leur temps. Même en les replaçant dans le contexte historique et social de l’époque, cela procédait d’un processus de déshumanisation. L’autre, l’indigène, le colonisé, était exposé comme un animal. On était très loin du « métissage culturel » et du « voyage poétique ».
C’est ce qu’a fait la célèbre maison de thé Mariage Frères avant qu’un article paru jeudi sur le blog « Rues d’Afrique » du site d'informations Rue89 ne l’amène le même jour à retirer son appellation. A l’heure où nous publions, la page et son ancien URL ont disparu. La pub valait pourtant le détour : « Inaugurée le 11 décembre 1997, Mariage Frères Etoile a vocation à vivifier l’esprit du métissage culturel des célèbres Expositions coloniales. Créé pour l’occasion, ce sublime thé invite à un voyage poétique et parfumé. »
Ignorance crasse, stupidité ou manque de tact ? Nous croyons fermement qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Rappelons ainsi, en images, aux communicants de Mariage Frères, ce qu’étaient les expositions coloniales en leur temps. Même en les replaçant dans le contexte historique et social de l’époque, cela procédait d’un processus de déshumanisation. L’autre, l’indigène, le colonisé, était exposé comme un animal. On était très loin du « métissage culturel » et du « voyage poétique ».
Exposition d’Orléans en 1905. Au « village noir » des colonies, des petits Noirs sont au centre de l’attention.
Toujours à Orléans en 1905.
Exposition d’Angers, en 1906. On vaccine publiquement les « indigènes » pour leur éviter les maladies et surtout pour rassurer les visiteurs qui ont peur d’être contaminés.
Exposition coloniale de Clermont-Ferrand, en 1910. A grand renfort de publicité, on va voir « les Noirs » comme on va au zoo.
"Indigènes" kanak à l'exposition coloniale de Paris de 1931
Carte postale colorée tirée d'une photo représentant des "petits Peaux-rouges", exposés aux regards des visiteurs du Jardin zoologique d'acclimatation de Paris en 1911