Un cours du nickel qui reste sous la barre des 14 000 dollars la tonne. Pour le moment c’est un mauvais scénario pour les producteurs calédoniens et c’est celui qui se profile au LME de Londres en ce mois de février. L’effet de l’embargo indonésien sur les exportations de minerai a fait long feu. D’autant que -comme le souligne Didier JULIENNE- le grand expert français du nickel : « les progrès techniques chinois devraient permettre le remplacement du minerai nickélifère indonésien par celui des Philippines ». En conséquence, c’est aussi la proposition calédonienne de créer une « OPEP » du nickel pour garantir les prix producteurs qui risque ainsi de partir en fumée.
Et en Indonésie, la diplomatie chinoise ne reste pas inactive. Elle s’efforce d’obtenir des dérogations pour certaines de ses entreprises et d’accélérer les projets pour construire sur place des usines, des raffineries de nickel. De possibles futurs concurrents pour les trois usines calédoniennes, et avec des coûts salariaux imbattables.
A Londres,Peter CHILDS, le régulateur et contrôleur du LME ne voit pas de contradictions dans le rachat de la vénérable bourse des métaux par les financiers chinois de Hong Kong : « Le marché des métaux est un marché global et transparent, les traders du nickel ont les mêmes informations partout et en temps réel. Et les autorités de contrôle sont vigilantes comme les acteurs du marché. »
Le LME resterait donc l’acteur incorruptible du marché du nickel. Celui qui assume les échanges et garantit la justesse des prix. Et Peter CHILDS de conclure : « notre nouveau propriétaire nous amène simplement à mieux prendre en compte le poids de l’Asie sur le marché des métaux et la production d’acier inoxydable. Après tout le soleil se lève à l'est et les marchés boursiers ouvrent là-bas non ? »
Il faudra donc se faire à cette réalité, le LME est indépendant mais de plus en plus sous « ombrelle et modération chinoise ». Après tout, Hong Kong et Jinchang City (JICHUAN) sont plus près de Nouméa que de Londres et Paris ! Signe d'un possible regain d'intérêt pour le marché des métaux et surtout d'une bonne reprise de commandes des usines après les fêtes du nouvel an chinois, tous les producteurs finissent la semaine boursière dans le vert.