C'est un débat historique qui aura lieu ce mardi à l'Assemblée nationale. La Résolution présentée par la députée socialiste de La Réunion Ericka Bareigts a pour objectif que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité morale dans l'exil forcé de 1 600 jeunes réunionnais dans les années 60 et 70.
Entre 1963 et 1982, sous l'impulsion de Michel Debré, député de La Réunion et figure emblématique du Gaullisme, l'Etat français a voulu solutionner un déséquilibre démographique : d'un côté, La Réunion est pauvre et connaît une démographie très forte, de l'autre les département ruraux de l'hexagone, comme la Creuse ou la Corrèze, se dépeuplent. L'idée de l'époque est donc de favoriser l'émigration massive des jeunes Réunionnais vers les campagnes de métropole.
La réalité est bien plus sombre. Arrivés en métropole, certains sont adoptés, d'autres sont employés à travailler comme des forçats dans des fermes, parfois maltraités et abusés. Les témoignages recueillis par la1ere.fr sont à ce titre très instructifs.
La justice déboute finalement Jean-Jacques Martial, comme les autres Réunionnais qui demanderont par la suite réparation du préjudice.
Des enfants déracinés
Mais parmi les 1 600 enfants "transportés" de l'autre côté de la mer, nombreux sont ceux qui ne sont pas de vrais pupilles. Le consentement des parents est souvent inexistant ou extorqué contre de belles promesses sans lendemain : votre fils sera médecin...Votre fille reviendra après de belles études... Un bel avenir s'offre à eux...La réalité est bien plus sombre. Arrivés en métropole, certains sont adoptés, d'autres sont employés à travailler comme des forçats dans des fermes, parfois maltraités et abusés. Les témoignages recueillis par la1ere.fr sont à ce titre très instructifs.
L'affaire révélée en...2001
C'est seulement en 2001, lorsque l'un de ses enfants de la Creuse, Jean-Jacques Martial, décide d'écrire un livre et de porter plainte, que l'affaire est révélée au plus grand nombre. Exilé dans la Creuse en 1966, à l'âge de 7 ans, Jean-Jacques Martial réclame un milliard d'euros de préjudice à l'Etat, "Un milliard, c'est comme un euro, c'était symbolique. Ca vaut combien les larmes d'un enfant ? La trahison des adultes, la déraison de l'Etat, les larmes des parents ?"La justice déboute finalement Jean-Jacques Martial, comme les autres Réunionnais qui demanderont par la suite réparation du préjudice.