Après que le président Rwandais Paul Kagame l'a accusée d'avoir participé au génocide de 1994, la France a annulé la venue de Christiane Taubira pour les cérémonies de commémoration.
Elle devait représenter la France lors des célébrations du 20e anniversaire du génocide rwandais. Elle s'est finalement contentée d'un tweet. " #Rwanda 20 ans. Insondable douleur, indicible mal être. Aux survivants, aux veuves, aux anciens enfants éperdus, Fraternité. Kwiringira. ChT".
L'expression Kwiringira signifiant "avoir espoir"
Cent-quarante caractères pour exprimer sa fraternité aux rescapés d'une guerre civile qui a, en trois mois, tué environ 800 000 rwandais, en majorité Tutsi. Pas de communiqué de son Ministère, tout juste le porte-parole du Quai d'Orsay a-t-il exprimé la "surprise de la France" face aux "récentes accusations portées le président Kagame" "en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation en gagée par nos deux pays".
Sur Twitter, de nombreux internautes reprochent à la Garde des Sceaux son absence à ses commémorations.
Christiane Taubira avait également participé à l'ouvrage collectif Rwanda, pour un dialogue des mémoires.
Mais dans une interview accordée à Jeune Afrique parue ce week-end, Paul Kagame a dénoncé le "rôle direct de la France et de la Belgique dans la préparation politique du génocide, et la participation de cette dernière à son exécution même". La France qui avait initialement laissé entendre qu'elle ne participerait pas aux commémorations, a finalement choisi de se faire représenter par son ambassadeur au Rwanda, Michel Flesch. Ce dernier vient d'annoncer que son accréditation pour assister à la cérémonie officielle du 7 avril lui avait été retirée par les autorités rwandaise,
L'expression Kwiringira signifiant "avoir espoir"
#Rwanda 20 ans. Insondable douleur, indicible mal être. Aux survivants, aux veuves, aux anciens enfants éperdus, Fraternité. Kwiringira. ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 7 Avril 2014
Cent-quarante caractères pour exprimer sa fraternité aux rescapés d'une guerre civile qui a, en trois mois, tué environ 800 000 rwandais, en majorité Tutsi. Pas de communiqué de son Ministère, tout juste le porte-parole du Quai d'Orsay a-t-il exprimé la "surprise de la France" face aux "récentes accusations portées le président Kagame" "en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation en gagée par nos deux pays".
Sur Twitter, de nombreux internautes reprochent à la Garde des Sceaux son absence à ses commémorations.
@ChTaubira Vous n'avez pas honte ? Vous feriez mieux de reconnaître vos tords et d'agir plutôt que de blablater
— Clara Nicole (@ClaraDelaub) 7 Avril 2014
@ChTaubira So, prenez le courage qu'on vs connaît et représentez la France pr c commémorations rappelant l'indicible horreur à nos mémoires
— Slamslam (@Missyslamslam) 7 Avril 2014
Témoin à charge au procès de Pierre Péan
Le choix initial de la Garde des Sceaux pour représenter la France au Rwanda n'était pas anodin. En 2009, alors députée Walwari de la Guyane, elle avait témoigné lors du procès opposant l'association SOS Racisme à l'écrivain Pierre Péan. Celui-ci comparaissait pour "diffamation raciale et provocation à la discrimination". Pierre Péan, qui accusait dans son livre "Noires fureurs, blancs menteurs" l'actuel président du Rawanda Paul Kagame d'être à l'origine de l'assassinat de son prédécesseur à la tête du pays (assassinat qui avait entraîné le génocide), évoquait également "la culture du mensonge" des Tutsi. Des pages qui "ressemblent à de la propagande et nourrissent l’arrogance de ceux qui, soit nient le génocide, soit le justifient", avait alors estimé la députée.Christiane Taubira avait également participé à l'ouvrage collectif Rwanda, pour un dialogue des mémoires.
Un regain de tension entre les deux pays
Les relations entre la France et le Rwanda ont souvent été tendues depuis le génocide, et les accusations d'implication de la France ne sont pas nouvelles. Pourtant, un processus de réconciliation semblait engagé, dont le dernier épisode en date était la condamnation d'un génocidaire par la Cour d'Assises de Paris au mois de mars.Mais dans une interview accordée à Jeune Afrique parue ce week-end, Paul Kagame a dénoncé le "rôle direct de la France et de la Belgique dans la préparation politique du génocide, et la participation de cette dernière à son exécution même". La France qui avait initialement laissé entendre qu'elle ne participerait pas aux commémorations, a finalement choisi de se faire représenter par son ambassadeur au Rwanda, Michel Flesch. Ce dernier vient d'annoncer que son accréditation pour assister à la cérémonie officielle du 7 avril lui avait été retirée par les autorités rwandaise,