Bilan du remaniement pour les Outre-mer : trois femmes et pas de Réunionnais

Fin de la séquence remaniement post-municipales. Le gouvernement est désormais resserré, avec 16 ministres et 14 Secrétaires d'Etat. Les Outre-mer comptent trois représentants, comme dans le gouvernement précédent. Mais Manuel Valls et François Hollande ont choisi trois femmes.  
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault comptait 38 ministres et ministres délégués, dont trois ultramarins:

  • Christiane Taubira, ministre de la Justice
  • Victorin Lurel, ministre des Outre-mer
  • George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la Réussite éducative

L'équipe de Manuel Valls compte 30 membres: 16 ministres et 14 Secrétaires d'Etat, mais les utramarins restent aussi nombreux: trois.
Seul changement, la parité n'est pas respectée puisque pour les Outre-mer, la représentation est 100% féminine !
 
On peut également signaler la présence dans l'équipe Valls d'un quatrième représentant ayant des liens avec les Outre-mer, Harlem Désir. Le nouveau et controversé Secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes a des racines en Martinique et en Guyane (son père est né en Guyane où son grand-père, natif de Martinique, était gardien au bagne de Cayenne)

Répartition par départements et collectivités

Le gouvernement Ayrault comptait trois représentants des Antilles et de la Guyane, tandis que le gouvernement Ayrault semble plus équilibré : Christiane Taubira est originaire de Guyane, George Pau-Langevin est née en Guadeloupe, tandis qu'Annick Girardin est députée de Saint-Pierre et Miquelon. C'est d'ailleurs la première fois que la collectivité française de l'Atlantique nord, 6.000 habitants, est représentée au gouvernement. 

Et La Réunion ?

Reste le mécontentement entendu à La Réunion notamment. Certains dénoncent l'absence de ministres ou Secrétaires d'Etat  réunionnais, alors que La Réunion est le département des Outre-mer le plus peuplé. Sur ce point, George Pau-Langevin a répondu à plusieurs reprises devant les médias. La ministre des Outre-mer a expliqué sur TV5 que La Réunion, dans les années 90, avait eu une ministre en la personne de Margie Sudre. 

Un élément souterrain a certainement joué en défaveur de La Réunion : c'est la profonde division qui existe au sein des socialistes de l'île, entre "socialistes des villes" (menés par Gilbert Annette) et "socialistes des champs" (emmenés par Patrick Lebreton). Choisir un ministre d'un camp aurait automatiquement provoqué la colère de l'autre camp. En avril 2012, lors de la campagne présidentielle, François Hollande en visite à La Réunion avait expliqué qu'il prenait "la gauche réunionnaise comme elle est, avec ses divisions". Devenu chef de l'Etat, il a cette fois préféré ne pas rentrer dans les querelles intestines de la gauche réunionnaise.