A l'initiative du Ministère des Outre-mer, sept historiens ont pour charge de rendre un rapport sur divers événements ayant endeuillé les Antilles et la Guyane entre 1959 et 1967.
Trois événements dramatiques
Le 20 décembre 1959, à Fort de France, un automobiliste renverse un scooter. Dans le véhicule, un métropolitain. Sur le deux-roues, un Martiniquais. Les CRS sont appelés, l'incident tourne à l'émeute entre les habitants des quartiers populaires, pauvres et désœuvrés et les policiers venus de l'Hexagone.Les violences durent trois jours. Trois personnes sont tuées : Edmond Eloi , Christian Marajo et Julien Betzi. Paris s'inquiète et envisage même l'envoi de renforts, une option finalement abandonnée. Le vice-recteur de la Martinique de l'époque, Alain Plenel, père du journaliste Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart, rend alors un vibrant hommage à Christian Marajo. Une position qui lui est reprochée par Paris et entraîne son départ de la Martinique.
En mai 1967, en Guadeloupe, ce sont des ouvriers du bâtiment qui sont en grève pour une augmentation de salaire et l'obtention de droits sociaux. La gendarmerie mobile tire sur les grévistes. En trois jours, entre huit et une centaine de Guadeloupéens, selon les sources, sont tués.
Le 22 juin 1962, un avion qui devait relier Paris à Pointe-Pitre s'écrase à Deshaies, en Guadeloupe, avec 63 personnes à son bord. Parmi elles, Justin Catayée et Albert Béville, membres du Front antillo-guyanais pour l'autonomie. Un accident inexpliqué, la thèse de l'attentat n'étant pas exclue.