Sportive de haut niveau, la jeune Mahé Javegny a quitté La Réunion avec sa sœur et ses parents pour pouvoir pratiquer sa passion, loin du risque "requin". Un choix radical, mais nécessaire pour les parents de cette adolescente qui ambitionne de devenir... championne du monde.
C'est en famille et emmitouflés dans leurs doudounes qu'ils arrivent sur la plage de Vieux Boucau, dans les Landes. Voici venir Mahé Javegny et ses parents, tout juste descendus de leur van blanc, toujours immatriculé 974. La mère de Mahé, Christine, s'esclaffe: "C'est vrai qu'à la Réunion, on n'avait pas à escalader toutes ces dunes!"
Elle a eu plus que le temps de s'habituer : que ce soit à Vieux-Boucau, Seignosse ou Capbreton, Mahé surfe au quotidien, entre deux et cinq heures par jour. Chez elle, le surf, c'est à la fois un art de vivre et une passion, découverte, via ses parents, dès l'âge de quatre ans. Un an plus, tard, la petite Réunionnaise remportait la "Coupe du Père Noël", sa première compétition.
Depuis quelques années, ses parents surveillaient avec attention la présence de requins près des côtes de l'île. En 2013, trois personnes ont succombé à une attaque de squale. Et plus d'une douzaine d'accidents ont été recensés sur les trois dernières années.
Des drames toujours bien présents dans l'esprit de la famille Javegny, tous surfeurs chevronnés. "A La Réunion, on va à l'eau, entre 10 heures et midi. On recherche toujours les conditions optimales mais on sait bien qu'elles n'existent pas", explique Christine Javegny. Originaire de Béziers dans l'Héraut, elle a vécu plus de vingt ans à La Réunion après son mariage avec Alfredo, le père de Mahé. Un jour, on est partis à Trois Bassins. En sortant de l'eau, on a eu accès aux relevés des balises : on a vu que même entre 10 heures et midi, il y a des dizaines de requins qui circulent dans la zone. Ça calme !", se souvient-elle.
Après avoir remporté le championnat de La Réunion en 2010 et avoir terminé 4e aux championnats de France en 2013, elle rêve de devenir… championne du monde. Et pour elle, cette émigration dans les Landes, haut lieu du surf international, était un passage obligé. Mahé n'est d'ailleurs pas la seule surfeuse réunionnaise à s'être installée dans le coin. Six autres très bons éléments du Pôle espoir Réunion se retrouvent en stage de trois mois de perfectionnement dans la Région.
"A la Réunion c'est toujours la même vague. Ici, c'est différent. Il faut bouger pour aller les chercher. On est mieux ici pour travailler le sens marin, le choix des vagues", explique la jeune sportive.
"Elle a une belle glisse et une certaine technique. Mais c'est quelqu'un d'assez tranquille, dans la vie comme dans le surf, reconnaît Vincent Guelfi. Il faut maintenant qu'elle soit plus agressive dans son surf pour pouvoir jouer avec les meilleurs au niveau international".
Sportive de haut niveau, l'adolescente suit des cours par correspondance par l'intermédiaire du CNED, le Centre national d'enseignement à distance. La collégienne, qui prépare son brevet des collèges, garde les pieds sur terre. "Au cas où", elle veut se tourner vers des études scientifiques, et tenter devenir vétérinaire pour animaux marins. Et qui sait, approcher enfin les requins en toute tranquillité…
Premières vagues à quatre ans
A quinze ans, ses longs cheveux relevés sur le côté, Mahé, elle, n'hésite pas une seconde avant de se mettre dans une eau à 17 degrés. "Ça va, je me suis habituée. La première semaine j'ai eu froid mais maintenant ça va mieux", sourit-elle après une bonne demi-heure passée sur les vagues avec son entraîneur du Vieux-Boucau Surf Club, Vincent Guelfi.Elle a eu plus que le temps de s'habituer : que ce soit à Vieux-Boucau, Seignosse ou Capbreton, Mahé surfe au quotidien, entre deux et cinq heures par jour. Chez elle, le surf, c'est à la fois un art de vivre et une passion, découverte, via ses parents, dès l'âge de quatre ans. Un an plus, tard, la petite Réunionnaise remportait la "Coupe du Père Noël", sa première compétition.
Risque requin
Dix ans après ces premiers succès, c'est en grande partie pour qu'elle puisse vivre son ambition d'intégrer l'élite mondiale du surf, que sa famille a quitté Saint-Leu, il y a deux mois.Depuis quelques années, ses parents surveillaient avec attention la présence de requins près des côtes de l'île. En 2013, trois personnes ont succombé à une attaque de squale. Et plus d'une douzaine d'accidents ont été recensés sur les trois dernières années.
Des drames toujours bien présents dans l'esprit de la famille Javegny, tous surfeurs chevronnés. "A La Réunion, on va à l'eau, entre 10 heures et midi. On recherche toujours les conditions optimales mais on sait bien qu'elles n'existent pas", explique Christine Javegny. Originaire de Béziers dans l'Héraut, elle a vécu plus de vingt ans à La Réunion après son mariage avec Alfredo, le père de Mahé. Un jour, on est partis à Trois Bassins. En sortant de l'eau, on a eu accès aux relevés des balises : on a vu que même entre 10 heures et midi, il y a des dizaines de requins qui circulent dans la zone. Ça calme !", se souvient-elle.
Travailler son agressivité
Des préoccupations désormais bien loin pour Alfredo et Christine, qui ont repris un restaurant en gestion dans les Landes. Et si Mahé reconnaît parfois ressentir une certaine pression, - "mes parents ont changé radicalement de vie pour moi", admet-elle - elle profite pleinement de cette nouvelle vie pour se concentrer sur ses objectifs sportifs.Après avoir remporté le championnat de La Réunion en 2010 et avoir terminé 4e aux championnats de France en 2013, elle rêve de devenir… championne du monde. Et pour elle, cette émigration dans les Landes, haut lieu du surf international, était un passage obligé. Mahé n'est d'ailleurs pas la seule surfeuse réunionnaise à s'être installée dans le coin. Six autres très bons éléments du Pôle espoir Réunion se retrouvent en stage de trois mois de perfectionnement dans la Région.
"A la Réunion c'est toujours la même vague. Ici, c'est différent. Il faut bouger pour aller les chercher. On est mieux ici pour travailler le sens marin, le choix des vagues", explique la jeune sportive.
"Elle a une belle glisse et une certaine technique. Mais c'est quelqu'un d'assez tranquille, dans la vie comme dans le surf, reconnaît Vincent Guelfi. Il faut maintenant qu'elle soit plus agressive dans son surf pour pouvoir jouer avec les meilleurs au niveau international".
Sportive de haut niveau, l'adolescente suit des cours par correspondance par l'intermédiaire du CNED, le Centre national d'enseignement à distance. La collégienne, qui prépare son brevet des collèges, garde les pieds sur terre. "Au cas où", elle veut se tourner vers des études scientifiques, et tenter devenir vétérinaire pour animaux marins. Et qui sait, approcher enfin les requins en toute tranquillité…