Le meeting de Nicolas Sarkozy à La Réunion en 2012 aurait coûté trois fois plus que le montant déclaré, selon Mediapart

Le site d'information Mediapart publie de nouvelles révélations dans l'affaire Bygmalion : le détail du coût réel de chaque meeting de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012. Celui de La Réunion aurait coûté 617.000 euros, trois fois plus que ce qui a été déclaré officiellement. 
D'après les nouvelles révélations de Mediapart, la comptabilité cachée de la société Bygmalion, saisie par les enquêteurs, a livré une partie de ses secrets. Le site d'infos en ligne révèle ce mardi la liste complète des meetings effectués par le candidat Sarkozy en 2012. Avec, à chaque fois, le montant officiellement déclaré à la Commission des comptes de campagne, et le prix réel des prestations de la société "Event & Cie", la filiale de Bygmalion qui a organisé les meetings. 

Trois fois plus !

Ainsi, pour le meeting organisé sur l'île de La Réunion, le 2 avril 2012 à Pierrefonds, dans le sud de l'île, la somme officiellement déclarée à la Commission des comptes de campagne est de 209 442 €. Mais d'après les chiffres publiés par Mediapart, le prix réel des prestations fournies par "Event & Cie" s'élèverait à 617 353 €. 

Le montant non déclaré à la commission serait donc de 407 911 €. Le coût réel du meeting de La Réunion serait donc trois fois plus élevé que le montant officiellement déclaré. 

Pourquoi cette sous-estimation ? 

Au total, d'après Mediapart, 17 millions d'euros auraient ainsi été non déclarés à la Commission des comptes de campagne (extrait du tableau de Mediapart en fin d'article). Si l'équipe de campagne du candidat Sarkozy a cherché à dissimuler une partie des dépenses pour la campagne présidentielle, c'est que le montant de ces dépenses est plafonné par la loi, à savoir 22,5 millions d'euros maximum pour les candidats qui vont au second tour.
Or, d'après les affirmations de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne du candidat Sarkozy, il y aurait eu "un dérapage sur le nombre d'événements organisés".

Autrement dit, au regard du coût trop élevé de la campagne, certains responsables (seul Jérôme Lavrilleux a, à ce jour, reconnu être l'un d'eux) auraient décidé de mettre en place une comptabilité parallèle.  Le surplus de dépenses était facturé à l'UMP par la société "Event & Cie", la filiale de Bygmalion, organisatrice des meetings.