J'ai souffert avec la Selecao !

Le supporter du Brésil, avec un poignet bleu, blanc, rouge !
Hier, le Brésil s'est qualifié dans la douleur pour les quarts de finale. Une victoire acquise aux tirs aux buts ! Nicolas Ransom nous raconte le calvaire que lui aussi a vécu...sur son canapé. Le récit d'un journaliste français qui a du sang Jaune et Vert dans les veines.
C'était une journée pesante, stressante. Le jour de vérité pour le Brésil, le pays où je vis depuis 2011.

Depuis trois ans, mon attachement à ce pays est chaque jour un peu plus fort. J'ai vu s'approcher cette Coupe du monde. trois ans qui m'ont permis de comprendre que le football représentait un exutoire pour tout un peuple brésilien enferré dans les difficultés du quotidien. Un sport élevé au rang de religion. Des joueurs, ceux de la Seleçaõ, considérés comme des dieux vivants. Avec une seule mission : gagner la Coupe du Monde à la maison.

Et hier, c'était le premier match couperet. Face au Chili. Un match que j'ai voulu voir seul. Chez moi. Devant la télé. Pour le vivre intensément. Loin du tumulte de la rue et des écrans géants.
Un homme angoissé (image d'illustration)

Un match oppressant

Est arrivé ce que je craignais. Un match oppressant avec des joueurs auriverde apathiques, comme paralysés par la pression qui pèse sur eux depuis de longs mois et qui s'intensifie chaque jour. L'ouverture du score aurait pu nous libérer. Il n'en a rien été. L'égalisation du Chili, moins d'un quart d'heure plus tard, a plongé tout le Brésil dans la peur. Moi aussi. 

Enfoncé dans mon canapé, la tête entre les mains et la trouille au ventre, j'ai tremblé pendant trois heures. Moi, le Français, avec mon accent indélébile. Éternel "Gringo" aux yeux des Brésiliens. Supporter des Bleus depuis toujours, j'étais hier dans le même état de nervosité que pendant le quart de finale France-Italie de 1998. Impensable. Incroyable.

Impossible de ne pas entendre...

Il faut dire que l'ambiance qui entoure les matches de la Seleçaõ pendant ce Mondial, n'a pas d'égal. Cloîtré dans mon appartement au quatrième étage, vitres fermées et télé à fond, impossible de ne pas entendre les cris qui remontent de la rue à chaque occasion de but du Brésil. 

Impossible de ne pas sursauter aux violentes détonations de pétards qui explosent sans cesse, comme lors du nouvel an en outre-mer. Une ambiance qui ajoute à la dramaturgie de l'instant.

L'atmosphère devient irrespirable

Le temps passe. Le Brésil s'enlise. Le Chili surnage... Mais manque l'estocade à la dernière minute des prolongations. L'arbitre siffle la fin du match. Un but partout. Penalties. L'atmosphère devient irrespirable. Mes voisins brésiliens, d'habitude si démonstratifs, retiennent leur souffle.

Une victoire du Chili et le rêve de tout un pays s'écroulerait. La Coupe du monde perdrait toute son ambiance festive, toute sa saveur brésilienne...

Mais heureusement, Julio César est passé par là. Le gardien brésilien est devenu hier un héros national, le sauveur du pays...
Moi, j'ai explosé. Incapable de retenir mes émotions.

Et maintenant ?

Encore trois matches pour conquérir une sixième étoile. Un parcours jonché d'embûches. Avec sur la route en demi-finale, peut-être l'Équipe de France.

Si c'est le cas, de quel côté penchera mon cœur ? Une question que je ne veux pas me poser.