Qui va diriger le grand projet Weda Bay Nickel (WBN) en Indonésie ? Qui va contrôler l'un des plus grands gisements de nickel au monde ? Le groupe minier Eramet ou le géant japonais Mitsubishi ? Eléments de réponse ici.
•
Le Français considère que les conditions de l'opération ne sont pas remplies en 2014, mais son partenaire japonais pense le contraire et avance ses positions. Mitsubishi indiquait la semaine dernière qu'il investirait dès cette année et qu'il disposait de 5 milliards de dollars. Le Japon veut du nickel pour son industrie de l'acier inoxydable, mais aussi pour les alliages spéciaux de son industrie de défense en pleine croissance.
Une semaine plus tard, le groupe Eramet annonçait par la voix de son PDG Patrick Buffet qu'il pourrait reporter sa décision d'investissement à la mi-2017. Cette différence de timing entre partenaires d'un même projet pourrait laisser envisager un véritable bras de fer pour le contrôle majoritaire de l'opération. Pour reporter, sa décision, Eramet évoque des incertitudes sur l'évolution des cours du nickel et donc sur la rentabilité du projet, mais aussi sur la politique fiscale à venir du prochain gouvernement indonésien.
Les raisons du report de la décision d'Eramet seraient donc à rechercher dans la crainte qu'aurait le groupe français de voir sa majorité dans le projet (66,6 % de la société Strand Minerals) fondre comme neige au soleil face à la puissance financière de Mitsubishi et aux investisseurs qui suivent le géant japonais. Avec plus de 200 implantations au Japon et dans environ 90 autres pays à travers le monde, et plus de 600 sociétés indépendantes, Mitsubishi Corporation (MC) est la plus importante société commerciale et financière japonaise. Elle est positionnée dans les secteurs de l'industrie de défense notamment la construction navale et les missiles.
Bras de fer pour le contrôle
Mitsubishi partenaire minoritaire avec Pacific Metals dans la société Strand Minerals, société détenue à 66,6 % par le Français Eramet, avait annoncé au Jakarta Post qu'il se lancerait fin 2014 dans l'aventure Weda Bay Nickel (WBN). Une opération qui a obtenu le feu vert du ministre indonésien de l'économie. Mitsubishi mettrait 5 milliards de dollars US dans la balance et sur la table. Le prix de la mine et de la nouvelle usine hydro-métallurgique géante qui serait construite à Weda Bay en Indonésie selon un procédé Eramet. Avec la bénédiction des Indonésiens.Une semaine plus tard, le groupe Eramet annonçait par la voix de son PDG Patrick Buffet qu'il pourrait reporter sa décision d'investissement à la mi-2017. Cette différence de timing entre partenaires d'un même projet pourrait laisser envisager un véritable bras de fer pour le contrôle majoritaire de l'opération. Pour reporter, sa décision, Eramet évoque des incertitudes sur l'évolution des cours du nickel et donc sur la rentabilité du projet, mais aussi sur la politique fiscale à venir du prochain gouvernement indonésien.
Raisons du report
Autant d'hésitations qui ne paraissent pas préoccuper le groupe japonais dont les investisseurs disposent du cash et sont prêts à investir l'argent nécessaire pour commercialiser la production future de nickel métal de Weda Bay. Mitsubishi se comporterait ainsi comme un "Glencore asiatique" disposant de la puissance financière nécessaire et de la capacité de négoce, tandis que son partenaire français disposerait lui des compétences technologiques.Les raisons du report de la décision d'Eramet seraient donc à rechercher dans la crainte qu'aurait le groupe français de voir sa majorité dans le projet (66,6 % de la société Strand Minerals) fondre comme neige au soleil face à la puissance financière de Mitsubishi et aux investisseurs qui suivent le géant japonais. Avec plus de 200 implantations au Japon et dans environ 90 autres pays à travers le monde, et plus de 600 sociétés indépendantes, Mitsubishi Corporation (MC) est la plus importante société commerciale et financière japonaise. Elle est positionnée dans les secteurs de l'industrie de défense notamment la construction navale et les missiles.