L'heure du bilan dans mon quartier : ils en pensent quoi de ce Mondial ?

Dans mon quartier, les murs racontent la Coupe du monde
Au tout début du Mondial, j'avais réalisé l'un des premiers "Carnet de Coupe" dans la rue Benjamin Constant, quartier de Gloria. Une Coupe du monde plus tard, ils en pensent quoi au juste les habitants de la rue Benjamin Constant 
Il y a un mois, le Brésil rêvait de remporter sa sixième étoile de champion du monde. Les habitants de mon quartier voulaient remporter le titre de la rue la plus décorée de Rio de Janeiro. 

La nouveauté, c'est que leur rue a gagné le concours. Les habitants visaient le titre, ils l'ont eu. 25 000 euros de prime avec lesquels ils ont organisé une "énorme fête". "Et pour immortaliser l'événement, la banque, sponsor de l'événement, a même offert un camescope", nous explique Walter Pechoto.

Cet habitant des lieux a de bons souvenirs de la Coupe du monde. Il a vécu l'événement avec des milliers de touristes qui venaient suivre les matchs sur l'écran géant du quartier. "Je pense que nous avons bien accueilli l'ensemble des personnes qui sont venues à Rio. Même lors de la défaite contre l'Allemagne, les Allemands nous ont payé des bières." 


"Sauver l'honneur contre la Hollande"

Assis autour d'une table dans le bar qui faisait toujours terrasse comble : Raimundo et Anna Diva. Lui, cela ne s'invente pas, est né le 16 juillet 1950, le même jour que cette historique finale Brésil-Uruguay au Maracana. 64 ans et cinq titres de champions du monde plus tard, Raimundo mesure avec le 7-1 face à l'Allemagne le poids de la plus grosse honte du football brésilien. "On m'a toujours dit qu'il n'y avait pas plus désastreux que cette défaite au Maracana en 1950, maintenant cela ne peut plus être pire. J'espère qu'ils sauveront l'honneur contre la Hollande. "

Malgré la défaite et une ambiance bien retombée, les groupes de touristes continuent de venir photographier le célèbre escalier aux couleurs de la Seleção. Mais chez les habitants, l'heure n'est plus à la fête. Walter Pechoto a "envie que cela se termine. Vite."


Les murs parlent

À Benjamin Constant, les murs en disent parfois plus que les habitants. L'artiste-peintre Will do Brasil, que nous avions rencontré il y a un mois, a terminé sa grande fresque. Il a peint des centaines de personnes pour quelques euros. Un grand succès. En revanche, son tableau de la Seleção laisse songeur. Felipão, le sélectionneur, n'a plus de visage. Effacé, après la débâcle de Belo Horizonte. La Seleção cherche son schéma de jeu. Le Brésil parviendra-t-il à se reconstruire rapidement ?