Yemenia : le procès au civil va-t-il enfin permettre aux familles des victimes d’obtenir réparation ?

Dans l'attente d'indemnisations, les familles de victimes, avaient déjà manifesté à Paris en 2013.
Le procès au civil contre la Yemenia va débuter ce lundi matin au Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence. Après cinq années de procédure, les familles des victimes de ce crash qui a eu lieu le 29 juin 2009 vont peut-être enfin obtenir réparation. 
"Face à une compagnie aérienne normale, il n’y a pas de procès quand il y a un crash. La compagnie indemnise les victimes et comprend leur souffrance. Mais nous avons à faire à la Yemenia, une compagnie qui ne respecte rien". C’est ainsi que Saïd Assoumani, président de l’AFVCA (Association des familles de victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways) explique pourquoi, cinq ans après le crash, les familles des victimes se retrouvent devant le TGI d’Aix-en-Provence pour présenter encore une fois leurs demandes de réparation.
Ecoutez l’interview de Saïd Assoumani recueilli par La1ere.fr :

Saïd Assoumani

 

"Les assureurs de la Yemenia ont voulu en profiter"

"Avant ce procès, il y a eu trois référés qui ont permis à quelques familles d’obtenir des avances financières", précise toujours Saïd Assoumani de l’AFVCA. Son association représente 650 personnes sur les 900 parents des victimes. C’est le cabinet de Maître Montigny qui est chargé de les défendre. L’avocat n’y va pas par quatre chemins : "nous avons à faire à un crash qui concerne des gens modestes. Dans l’avion, il y avait beaucoup de travailleurs originaires des Comores. Les assureurs de la Yemenia ont voulu en profiter en n’offrant que des miettes aux familles de ces victimes".
Ecoutez Maître Montigny, interrogé par La1ere.fr :
 

Gérard Montigny


Le cas Bahia Bakari

Devant le Tribunal de Grande Instance, Me Montigny va donc plaider afin que les familles des victimes soient correctement indemnisées. Il défendra le cas de Bahia Bakari, la seule survivante du crash qui a perdu sa mère dans l’accident et passé huit heures sur une épave avant d’être sauvée par un pêcheur. L’avocat indique que les demandes de réparations iront de quelques milliers d’euros à plus d’un million d’euros, selon les cas. Le juge devrait rendre son ordonnance d’ici deux à trois mois et s’il n’y a pas d’appel, les familles des victimes seront enfin indemnisées.  A des milliers de kilomètres de là, à Moroni, aux Comores d’autres familles de victimes ont obtenu réparation. En parallèle, une procédure pénale est en cours au Tribunal de Bobigny. La Yemenia a été mise en examen.