Manuel Valls aura-t-il le soutien des députés ultramarins pour le vote de confiance ?

Ce mardi, Manuel Valls va tenter d'obtenir la confiance des députés, malgré la montée en puissance des socialistes frondeurs et l'impopularité de plus en plus forte de l'exécutif. Y aura-t-il des surprises pour les députés des Outre-mer ? 
Manuel Valls et son gouvernement ont-ils encore la confiance d'une majorité de députés ? C'est tout l'enjeu du vote qui se déroulera ce mardi à l'Assemblée nationale. Après le remaniement du mois d'août, le Premier ministre cherche à démontrer qu'il dispose encore du soutien des parlementaires, et ce vote de confiance a également pour but de contraindre les députés de gauche à se positionner sans ambiguïté.

En avril dernier, pour le premier vote de confiance, Manuel Valls avait recueilli 306 voix. 209 députés avaient voté contre, 26 s'étaient abstenus. Cette fois, le résultat risque d'être plus serré, mais le Premier ministre estime que "sauf accident", l'Assemblée nationale votera la confiance.

Preuve toutefois que le résultat s'annonce serré, Manuel Valls prend soin depuis quelques semaines de soigner sa popularité chez les parlementaires. Ainsi, il y a quelques jours, il a rendu une visite surprise au ministère des Outre-mer, alors que George Pau-Langevin tenait une réunion de travail avec les députés et sénateurs. Il y a quelques mois, il avait également reçu à Matignon les députés socialistes de La Réunion

Pas de frondeur Outre-mer

Du côté des députés socialistes d'Outre-mer, aucun ne s'est jamais officiellement rallié aux fameux frondeurs, un groupe mené par l'ancien Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Christian Paul. Sauf surprise, les 13 députés des Outre-mer inscrits au groupe socialiste devraient donc voter la confiance.

Les voix de l'ensemble de la gauche seront également observées à la loupe. En avril dernier, plusieurs élus d'autres groupes parlementaires avaient ainsi voté la confiance, comme le Martiniquais Bruno Nestor Azerot, le Guyanais Gabriel Serville ou le Guadeloupéen Ary Chalus. D'autres au contraire avaient voté non, notamment la Réunionnaise Huguette Bello ou le Martiniquais Alfred Marie-Jeanne. 

Rappel des votes du mois d'avril

Avant ce deuxième vote de confiance, voici le récapitulatif du positionnement des députés ultramarins lors du premier vote de confiance à Manuel Valls, en avril 2014:

 Pour la confiance : 17


  • Ibrahim Aboubacar (groupe PS) Mayotte
  • Ericka Bareigts (groupe PS) La Réunion
  • Chantal Berthelot ​(groupe PS) Guyane
  • Jean-Claude Fruteau (groupe PS) La Réunion
  • Eric Jalton (groupe PS) Guadeloupe
  • Patrick Lebreton (groupe PS) La Réunion
  • Serge Letchimy (groupe PS) Martinique
  • Gabrielle Louis-Carabin (groupe PS) Guadeloupe
  • Monique Orphé (groupe PS) La Réunion
  • Napole Polutélé (groupe PS) Wallis et Futuna
  • Boinali Said (groupe PS) Mayotte
  • Hélène Vainqueur-Christophe (groupe PS) Guadeloupe
  • Jean-Jacques Vlody (groupe PS) La Réunion
  • Bruno Nestor Azerot (groupe GDR) Martinique
  • Gabriel Serville (groupe GDR) Guyane
  • Annick Girardin (groupe RRDP) Saint-Pierre et Miquelon
  • Ary Chalus (groupe RRDP) Guadeloupe

Contre la confiance : 5
  • Daniel Gibbes (groupe UMP) St Martin et St Barth
  • Philippe Gomès (groupe UDI) Nouvelle-Calédonie
  • Sonia Lagarde (groupe UDI) Nouvelle-Calédonie
  • Huguette Bello (groupe GDR) La Réunion
  • Alfred Marie-Jeanne (groupe GDR) Martinique

Abstention : 2
  • Jean-Philippe Nilor (groupe GDR) Martinique
  • Thierry Robert (groupe RRDP) La Réunion
Non-votant : 3
  • Edouard Fritch (groupe UDI) Polynésie
  • Jonas Tahuaita (groupe UDI) Polynésie
  • Jean-Paul Tuaiva (groupe UDI) Polynésie
Le vote de confiance, qu'est-ce que c'est ?
Le vote de confiance n'est en aucun cas une obligation, mais plutôt une tradition politique. Il s'agit pour les députés de dire s'ils approuvent ou non, les orientations prises par le gouvernement. Là où surgit la difficulté, c'est que si l'Assemblée Nationale vote contre la confiance, le Premier ministre est obligé de démissionner, conformément à l'article 50 de la Constitution. Ça n'est arrivé qu'une fois sous la Vème république, en 1962. Si l'histoire se répétait mardi, François Hollande aurait alors trois possibilités :
  • Renommer Manuel Valls qui formerait, dans la foulée, un nouveau gouvernement
  • Nommer un autre Premier ministre
  • Dissoudre l'Assemblée et provoquer des Législatives anticipées
L'hypothèse du "non" à la confiance n'est pas impossible même si elle est mathématiquement peu probable. Certes, les frondeurs ont déjà prévenus de leur abstention mais cela ne signifie pas grand-chose car dans le cas d'un vote de confiance, la majorité se calcule uniquement sur les votes exprimés. Les abstentions ne sont pas prises en compte.