SARA: Rubis se veut rassurant sur les emplois

Les installations de la SARA, au Lamentin
Le groupe pétrolier français a proposé le rachat des parts de Total dans la SARA dont il deviendrait l'actionnaire principal. Sans s'engager fermement, il se veut rassurant sur l'emploi  des plus de 200 salariés martiniquais.
Ce rachat, à l'instar de Total, Rubis refuse de le relier directement au décret Lurel. Entré en application en janvier 2014 ce texte qui  impose plus de transparence sur les prix du carburant a été particulièrement décrié par les pétroliers.  Total et Rubis notamment dénonçaient son impact sur les profits de la SARA. Ces derniers s'élevaient à 33,3 millions d'euros en 2012, et 28,7 millions en 2013.  
 
 

Un groupe déjà bien implanté dans la zone

Mais à en croire  Bruno Krief, et le porte parole de Total, l'offre de rachat s'inscrit dans une stratégie de groupe plus globale, inscrite sur la durée. "Nous sommes actionnaires de la SARA depuis 2005", rappelle le directeur général finance de Rubis, qui présenter l'opération comme une suite logique de leur implantation dans la zone Caraïbe. Le groupe déjà présent en Jamaïque, aux Bermudes, aux Bahamas et à la Barbade possède également les stations Vito aux Antilles et en Guyane.  "Pour être compétitif, il faut avoir accès à la ressource", ajoute-t-il. Comprendre: "soit l'importation, soit un outil de raffinage." La SARA, qui produit 800 000 tonnes de pétrole par an et en importe 200 000,  répond donc aux deux critères.
 
 

Plus de 60 millions d'euros

Le montant de la transaction serait estimé, selon le groupe qui ne donne pas de détails,  entre 60 et 65 millions d'euros.  Le rachat doit encore être validé par les représentants du personnel et  l'Autorité de la concurrence (qui n'a jamais refusé de dossier).  Une fois celui-ci acté, Rubis détiendrait donc entre 71 et 85,5% des parts de la SARA, le montant dépendant du droit de préemption de l'autre actionnaire, le groupe Sol, basé à  la Barbade.
 
 

Pas d'engagement  ferme sur l'emploi

Ce rachat aura-t-il des conséquences sur l'emploi? "On n'en est pas là. Aujourd'hui nous ne sommes pas propriétaires de la SARA, attendons l'avis des représentants du personnel, il est prématuré de s'aventurer sur ce terrain",  élude le directeur finance. Ce qui est important c'est la continuité. Investir dans les équipements et les compétences humaines".
 
 
"Il n'y a pas de raison de ne pas maintenir les emplois puisque la SARA est un outil performant, finit-il par ajouter. On a besoin de ses collaborateurs autant pour la logistique ou le raffinage pour poursuivre dans cette ligne", avance-t-il. Par ailleurs  Bruno Krief se défend de toute volonté de restructurer l'entreprise. "Nous n'avons pas de surcapacité. Il n'y a aucun motif d'inquiétude à avoir pour les salariés de la SARA ", poursuit-il.