De Nouméa à Port Vila, un projet industriel en eaux troubles

Le massif de nickel du Koniambo en Province Nord de la Nouvelle-Calédonie
Un ancien député de l’île de Santo au Vanuatu dénonce le comportement brutal de deux opérateurs industriels. Selon lui, la présence d’une usine métallurgique qui serait démontée et importée de Chine pourrait détruire des milliers d’emplois liés au tourisme. 
L’ancien député Philip Pasvu affirme que le projet d’usine de la compagnie minière calédonienne MKM et de son partenaire chinois JIN PEI menace l’environnement et des milliers d’emplois locaux liés au tourisme.
 

Ecosystème fragile

L’ancien député qui est aussi un propriétaire coutumier a déclaré : « La population locale n’a pas été consultée, l’environnement sera forcément endommagé, en fait c’est tout le site de la célèbre plage Champagne qui est menacé par l’usine ». Sur place, sur l'île de Santo, un comité associant la population locale, des écologistes et des acteurs du tourisme serait en cours de constitution.
 
Un peu plus au sud de l'archipel, le gouvernement du Vanuatu ne semble toujours pas avoir compris l'intérêt de construire cette usine sur une île protégée et touristique, à l'écosystème fragile et aux infrastructures limitées. Sur les rives de la mer de Corail, on ne semble décidemment pas partager les certitudes de Wilfried MAIL, le patron de MKM et de son partenaire chinois JIN PEI.
 

Usine ou pas ?

A Port Vila, le gouvernement demande tout d’abord la présentation d'un projet industriel en conformité avec toutes les exigences juridiques, financières et environnementales. Les  autorités du Vanuatu en appellent au respect de leur souveraineté. Les investisseurs seront donc tenus de présenter une étude de faisabilité et d'en soumettre les résultats aux autorités locales. La Nouvelle-Calédonie qui fournira le minerai de nickel pourrait aussi avoir son mot à dire sur la question du transfert des titres miniers.
 
Au même moment, de retour de Port Vila, la capitale du Vanuatu, le patron du groupe minier calédonien MKM redonnait un large écho à son projet d'usine métallurgique sur l'ile de Santo. Un projet porté avec son partenaire chinois, qui détiendra 49 % du projet et du domaine minier calédonien de son associé.
 
Alors usine ou pas sur l’ile de Santo ? Malgré l’optimisme à toute épreuve dont font preuve les deux investisseurs, les grains de sable s’accumulent dans les rouages d’une opération dont les objectifs pourraient être bien plus complexes qu’on ne veut bien le dire.