Le discours de Dakar de Ségolène Royal
Cette année, le Gotha noir a choisi de s’ouvrir à « des personnalités françaises ayant une histoire particulière avec l’Afrique et les Outremers ». Du coup, Ségolène Royal, William Leymergie, Edwy Plenel et Marie-Reine de Jaham font leur entrée dans le Who’s Who de la communauté afro-française. Concernant l'actuelle ministre de l'Ecologie, les auteurs se sont contentés de reprendre un extrait de son discours prononcé le lundi 6 avril à Dakar au Sénégal dans lequel elle dit notamment :"C'est sur votre terre que je suis née, à Ouakam. J'y ai vécu jusqu'à l'âge de deux ans. Je n'en ai pas beaucoup de souvenirs conscients. Mais tout s'est imprimé. Car on garde enfouis en soi les couleurs, les musiques, la chaleur, la lumière, les parfums engrangés dans les premiers jours de sa vie".
"Un Africain blanc"
William Leymergie, l'animateur immarcessible de Télématin voit sa page dans le Gotha noir remplie par un article publié dans Gala le 24 juin dernier. Il y racontait qu'il avait vécu les premières années de sa vie en Afrique, en aller-retour entre Alger où il a passé dix ans, Dakar au Sénégal et Bamako au Mali. Il se souvient avec nostalgie de son enfance en Afrique et dit de lui qu'il est un "Africain blanc".
"Un Breton d'Outre-mer"
Edwy Plenel figure également dans ce Gotha noir et c'est en publiant un article de l'Agence Bretagne Presse que le l'ouvrage dresse son portrait. Du coup, on en apprend plus sur l'admiration que porte Edwy Plenel à Edouard Glissant et Frantz Fanon que sur la propre vie du fondateur de Mediapart. Toutefois, il est écrit qu'"Edwy Plenel est né en 1952 à Nantes, qu'il est le fils du vice-recteur de la Martinique Alain Plenel, connu pour ses engagements anti-colonialistes, rétrogradé de l'éducation nationale en 1965 sous la présidence du Général de Gaulle et réhabilité en 1982 grâce à l'intervention de Stéphane Hessel". L'article cité nous apprend aussi qu'Edwy Plenel se qualifie ainsi :"Je suis un Breton d'Outre-mer. Mes parents se sont rencontrés à Rennes, je suis né à Nantes, mais je n'y ai jamais vécu, j'ai habité aux Antilles jusqu'à l'âge de dix ans".
De "la Grande Béké" au Gotha noir
Marie-Reine de Jaham conclut ce chapitre des "personnalités françaises ayant une histoire particulière avec l'Afrique et les Outre-mer". L'auteure de "la Grande Béké" raconte un épisode de son enfance en Martinique. Elle révèle qu'elle ne savait rien de l'histoire de l'esclavage :"Tant de misère m'impressionnait. Une chose m'intriguait. Pourquoi ces gens étaient noirs... Pourquoi cela n'arrivait-il qu'aux Noirs ? Je devinais confusément que la question était délicate. Je n'osais la poser. je finis par interroger ma Da. Le sourire habituel disparut d'un coup du visage de ma vieille nounou".
Par la suite, Marie-Reine de Jaham évoque sa fascination pour New-York, cette ville où "les Afro-Américains ne s'imposaient plus seulement dans le sport et dans la musique, mais aussi dans les lettres et les arts, la politique et la finance. Noirs et blancs apprenaient à créer ensemble". L'auteure raconte enfin sa redécouverte du monde créole et son agacement lorsque l'on parle à propos des Outre-mer, des "danseuses de la France".