Elections Outre-mer : le coût de la campagne audiovisuelle jugé "disproportionné" par rapport à l’hexagone

Selon un rapport du ministère de l'Intérieur que Le Parisien s'est procuré, la propagande audiovisuelle pour les élections de 2012 et 2013 Outre-mer a coûté 5,7 millions d’euros, un montant disproportionné par rapport à l’hexagone. Cette dépense est entièrement à la charge de l'Etat.   
L'organisation de la présidentielle et des législatives de 2012 a coûté au total 604 millions d'euros. C’est le Parisien qui révèle ce matin cette information tiré d’un rapport inédit de l’IGA, l’Inspection générale de l’administration qui dépend du ministère de l'Intérieur. Le problème souligne le quotidien c’est que 70% de ces dépenses sont à la à la charge du budget national.
  

Montant disproportionné         

Outre-mer, ce sont les campagnes officielles télévisées et radiodiffusées pour ces élections législatives et présidentielles de 2012 qui sont montrées du doigt, car  leur coût, à la charge de l’Etat, paraît disproportionné par rapport à l’hexagone. Selon le rapport de l’IGA cité par le Parisien, le coût par électeur pour une élection territoriale Outre-mer peut-être 1200 fois plus élevé que pour l’élection présidentielle et se monte au total à 5,7 millions d’euros. 
 

Exemple concret en Polynésie

Pour chacune des élections territoriales Outre-mer, une équipe métropolitaine de 11 à 15 personnes a été envoyée sur place. En Polynésie, le coût de la production de 2h44 d’émission pour les élections des membres de l’Assemblée de Polynésie s’est élevé à 1,1 million d’euros. Près du quart des dépenses (260 000 euros) a été consacré aux billets d’avion (110 000 euros) et aux dépenses d’hébergement et de restauration (150 000 euros). S’ajoutent les frais de location de voitures (11 000 euros) et les imprévus (85 000 euros).  
 

A quand des professions de foi par internet ?

Au niveau national, "Les deux tiers des dépenses de l'Etat ont consisté en la prise en charge des campagnes des partis", poursuit Le Parisien, notamment "la propagande officielle imprimée" (les professions de foi) représente, à elle seule, "près de la moitié soit 203 millions d'euros". Le quotidien souligne que ce rapport de l’IGA, commandé par Manuel Valls quand il était ministre de l'Intérieur, "ne restera pas sans suite".  "Le ministère de l'Intérieur a prévu dans le budget 2015 de mettre les feux sur la dématérialisation de l'organisation des élections en supprimant l'envoi des professions de foi par la poste au profit d'internet". "Cette mesure, qui aurait permis d'économiser plus de 130 millions d'euros, vient d'être retoquée par les députés et devrait subir le même sort de la part des sénateurs", déplore Le Parisien.