Les algues sargasses qui envahissent les côtes des Antilles et de la Guyane ne viendraient pas de la mer des Sargasses, mais d’une zone au large du Brésil

L'ampleur des algues sargasses sur la côte atlantique de Martinique
Depuis 4 ans, les algues sargasses envahissent régulièrement les côtes des Antilles et de la Guyane. On a longtemps cru que ces algues venaient de la mer des Sargasses, au large de la Floride. En fait, leur origine se trouverait plutôt dans une zone située au large du Brésil. 
En avril 2013, une équipe de scientifiques du Canada a publié un article démontrant que les sargasses qui ont déferlé en 2011 sur les plages de la Martinique ou de la Guadeloupe ne trouvent pas leur origine dans la mer des Sargasses, située au large de la Floride. En étudiant de près, les images satellites, Jim Gower, Erika Young et Stéphanie King ont découvert que ces radeaux d’algues se sont formés au nord de l’embouchure de l’Amazone, au large du Brésil et de la Guyane française.
 
Jim Gower de l'Institut océanographique du Canada

"La petite mer des Sargasses"

En décembre dernier, la DEAL (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement) de la Guadeloupe a publié une note complète sur les sargasses aux Antilles. Son auteur Franck Mazéas souligne, comme les scientifiques canadiens grâce au suivi satellitaire, que les algues qui déferlent sur les côtes antillaises n’ont pas de lien avec la mer des Sargasses. Il ajoute : "il est donc identifié qu’une nouvelle zone d’accumulation des sargasses est localisée au nord-est du Brésil ; cette zone que l’on pourrait qualifier de "petite mer des sargasses" constitue un réservoir d’algues". Au gré des courants, ces algues agglutinées en radeau se déplacent le long de l’arc antillais.
 

Une réserve de nutriments

Par ailleurs, Franck Mazéas ajoute dans sa note que "cette petite mer des sargasses" se situe dans une zone où les algues peuvent trouver de quoi se "nourrir ". "Ces nutriments proviennent du fleuve Congo (en Afrique), de l'Amazone, des upwellings équatoriaux (remontées d'eaux froides du fond) et des poussières de sables du Sahara riches en fer et Phosphates", écrit le scientifique de la DEAL.
 

D'autres épisodes d'envahissement à prévoir

Dans un communiqué, le Parc national de la Guadeloupe se montre très pessimiste et pense que d’autres épisodes d’envahissement des côtes par les sargasses sont à prévoir. "Ce phénomène devrait malheureusement se reproduire les prochaines années, en raison de la destruction massive de la mangrove (au Brésil), qui permettait auparavant, de retenir une grande partie des nutriments provenant des fleuves".