Une messe en créole, à Nice, en hommage à Clarissa Jean-Philippe

Fleurs déposées en hommage à Clarissa Jean-Philippe à Montrouge
Le 8 janvier dernier, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale était assassinée à Montrouge par Amédy Coulibaly. Hier, dimanche, une messe en créole s’est tenue en hommage à cette Martiniquaise victime du terrorisme.
Une messe en créole en hommage à Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale abattue le 8 janvier à Montrouge (Hauts-de-Seine) par Amédy Coulibaly, s'est tenue ce dimanche à Nice, à l'initiative de la communauté locale d'Outre-mer.

"Notre Père" en créole 

Quelque 300 personnes ont salué en l'église Saint-Etienne la mémoire de cette policière martiniquaise de 26 ans, dans une ambiance inédite. Des rangées de fidèles qui chaloupent, des jeunes femmes en costume traditionnel apportant en offrande des paniers de fruits exotiques ou des plateaux d'accras de morue, et "Notre Père" chanté en créole au son des percussions.
"Nous avons attendu que cela se tasse un peu et que la famille fasse son deuil avant  d'organiser cet hommage", a expliqué Dario Lutchmayah, président de l'association Comptoir de l'Outre-Mer et membre du conseil représentatif des Français d'Outre-Mer. Clarissa Jean-Philippe a été inhumée le 20 janvier à Sainte-Marie en Martinique.

"Après les événements du 7 janvier, on ne sait plus très bien où l'on va, on ne sait plus très bien ce qu'il y a dans le coeur de certains hommes et peut-être bien, aussi, ce qu'il y a dans notre coeur", a relevé de son côté dans son sermon le père Jean-François Lof, aumônier national pour les Antillais et Guyanais de l'Hexagone.

"Clarissa est une sainte"

Organisée par la fédération des associations d'Outre-mer de Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui représente dans la région quelque 1.500 personnes, cette messe, accompagnée par une chorale venue de Marseille, s'est tenue en présence de représentants de la ville de Nice, de plusieurs policiers municipaux et de responsables de la communauté arménienne et de la communauté juive.

"Pour nous, Clarissa est une sainte car, involontairement, elle s'est sacrifiée pour empêcher que le tueur ne s'en prenne à l'école juive voisine qui était sa cible initiale", a indiqué en fin de la cérémonie Sauveur Assous, vice-président régional du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif).