L'Organisation Mondiale de la Santé vient de classer comme "cancérogènes probables" cinq pesticides dont le malathion, utilisé en 2014 en Guyane et en Nouvelle-Calédonie, pour lutter contre les épidémies de chikungunya et de zika.
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Cinq pesticides ont été classés aujourd'hui cancérogènes "probables" ou "possibles" pour l'homme par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (Iarc). L'herbicide glyphosate, l'un des plus utilisés dans le monde, et les insecticides malathion et diazinon ont été classés cancérogènes "probables chez l'homme", même si les "preuves sont limitées", selon l'Agence internationale de recherche sur le cancer (Iarc).
Fin 2013, l'utilisation du malathion avait été envisagée en Polynésie. Mais devant la protestation des apiculteurs, les autorités avaient finalement renoncé.
Pas contraignant pour les Etats
La classification de l'Iarc n'a toutefois aucun caractère contraignant pour les Etats. "Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des législations ou des interventions de santé publiques", note l'Iarc dans son communiqué.Les risques du Malathion
Pour ce qui est des risques cancérigènes du glyphosate et des insecticides malathion et diazinon, l'Iarc note qu'il existe des "preuves limitées" chez l'homme en ce qui concerne les lymphones non hodgkiniens, des cancers du sang. L'Iarc cite également le cancer de la prostate pour le malathion, qui continue a être utilisé de manière importante par les agriculteurs, et le cancer du poumon pour le diazinon, dont l'utilisation, limitée, est en baisse depuis les restrictions imposées en 2006 par les Etats-Unis et l'Europe.Le malathion en Guyane
En août 2014, alors qu'une épidémie de chikungunya sévissait en Guyane, le gouvernement français avait décidé de démarrer une campagne de six mois de pulvérisation de malathion dans le département. Cette décision dérogatoire, alors que le malathion est interdit en France métropolitaine depuis 2008, avait suscité une levée de boucliers en Guyane. Les autorités sanitaires ainsi que plusieurs ministres s'étaient employés à rassurer les populations concernées. Les premières pulvérisations ont débuté en novembre 2014.Pulvérisé en Nouvelle-Calédonie, écarté en Polynésie
Début 2014, face à l'épidémie de Zika en Nouvelle-Calédonie, des épandages de Malathion ont également été effectués.Fin 2013, l'utilisation du malathion avait été envisagée en Polynésie. Mais devant la protestation des apiculteurs, les autorités avaient finalement renoncé.