La députée Laurence Abeille, du groupe écologiste, met en cause le gouvernement dans la gestion du malathion. L’OMS estime que ce pesticide est un cancérogène probable. Or des pulvérisations nombreuses ont déjà eu lieu en Guyane et en Nouvelle-Calédonie pour lutter contre le chikungunya.
Au lendemain de son intervention à l’Assemblée nationale pour demander l’interdiction du malathion, la députée Laurence Abeille persiste et signe. Il s’agit bien d’un scandale sanitaire. Contactée par la1ère, la députée s’explique.
La1ère : Que pensez-vous de la réponse de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à votre demande d’interdiction de pesticides dont le malathion ?
Laurence Abeille : C’est une non-réponse. Elle a reconnu que l’OMS avait bien classé ces pesticides comme potentiellement cancérogènes. Elle pouvait difficilement faire autrement. Mais sa réponse n’est pas précise. Il faut interdire le malathion, tout simplement, et trouver un moyen alternatif de lutter contre le chikungunya.
Il y a eu plusieurs avertissements. En août dernier, Christophe Duplais, chimiste au CNRS en Guyane, avait déjà alerté sur les risques de cette molécule. On n’a pas consulté les scientifiques sur ce produit. L’ARS (Agense régionale de santé) de Guyane n’a pas voulu écouter. Par ailleurs, deux députés de mon groupe parlementaire ont écrit le 2 décembre dernier à la ministre de l’Ecologie. Nous sommes le 26 mars et nous n'avons toujours pas obtenu de réponse à ce courrier de la part de Ségolène Royal. Un ministre est pourtant obligé de répondre aux parlementaires.
Je suis toujours inquiète quand un ministre répond "suspension". Elle a annoncé aussi une évaluation européenne de la toxicité de ces produits. Ensuite, il faudra une analyse. Bref, on va perdre du temps. Moi, je considère que si l’OMS juge que ces pesticides sont dangereux (en général, l’OMS ne surestime pas le risque), il est du devoir du responsable politique d’interdire. Les laboratoires mettent une telle pression, les lobbies sont tellement puissants - on a un exemple flagrant avec Monsanto - qu’ils font tout pour retarder l’interdiction. Pendant ce temps, on pourrait favoriser la recherche publique pour trouver de meilleures solutions pour lutter contre le chikungunya.
Est-ce que vous pensez qu’un tel scandale est réservé à l’Outre-mer, comme cela s’est produit avec le chlordécone aux Antilles ?
Vous savez, dans l’Hexagone, le roundup n’est toujours pas interdit alors que c’est un pesticide dangereux et très utilisé. On nous répond toujours que des études sont en cours. Quant au chlordécone, c’est un scandale absolu. Au lieu de prendre les mesures nécessaires pour accompagner les planteurs, on a laissé faire. C’est terrible.
Concernant le malathion, il s’agit bien d’un scandale sanitaire ?
Oui, c’est un scandale. Des scientifiques disent que le malathion est dangereux, l’OMS qui est très prudente estime que c’est potentiellement cancérogène. Je pense qu’il est vraiment temps d’interdire.
La1ère : Que pensez-vous de la réponse de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à votre demande d’interdiction de pesticides dont le malathion ?
Laurence Abeille : C’est une non-réponse. Elle a reconnu que l’OMS avait bien classé ces pesticides comme potentiellement cancérogènes. Elle pouvait difficilement faire autrement. Mais sa réponse n’est pas précise. Il faut interdire le malathion, tout simplement, et trouver un moyen alternatif de lutter contre le chikungunya.
Il y a eu plusieurs avertissements. En août dernier, Christophe Duplais, chimiste au CNRS en Guyane, avait déjà alerté sur les risques de cette molécule. On n’a pas consulté les scientifiques sur ce produit. L’ARS (Agense régionale de santé) de Guyane n’a pas voulu écouter. Par ailleurs, deux députés de mon groupe parlementaire ont écrit le 2 décembre dernier à la ministre de l’Ecologie. Nous sommes le 26 mars et nous n'avons toujours pas obtenu de réponse à ce courrier de la part de Ségolène Royal. Un ministre est pourtant obligé de répondre aux parlementaires.
Marisol Tourraine a annoncé la suspension du malathion. Qu’en pensez-vous ?
Je suis toujours inquiète quand un ministre répond "suspension". Elle a annoncé aussi une évaluation européenne de la toxicité de ces produits. Ensuite, il faudra une analyse. Bref, on va perdre du temps. Moi, je considère que si l’OMS juge que ces pesticides sont dangereux (en général, l’OMS ne surestime pas le risque), il est du devoir du responsable politique d’interdire. Les laboratoires mettent une telle pression, les lobbies sont tellement puissants - on a un exemple flagrant avec Monsanto - qu’ils font tout pour retarder l’interdiction. Pendant ce temps, on pourrait favoriser la recherche publique pour trouver de meilleures solutions pour lutter contre le chikungunya.
Est-ce que vous pensez qu’un tel scandale est réservé à l’Outre-mer, comme cela s’est produit avec le chlordécone aux Antilles ?
Vous savez, dans l’Hexagone, le roundup n’est toujours pas interdit alors que c’est un pesticide dangereux et très utilisé. On nous répond toujours que des études sont en cours. Quant au chlordécone, c’est un scandale absolu. Au lieu de prendre les mesures nécessaires pour accompagner les planteurs, on a laissé faire. C’est terrible.
Concernant le malathion, il s’agit bien d’un scandale sanitaire ?
Oui, c’est un scandale. Des scientifiques disent que le malathion est dangereux, l’OMS qui est très prudente estime que c’est potentiellement cancérogène. Je pense qu’il est vraiment temps d’interdire.