Départementales Outre-mer : les gagnants et les perdants [synthèse]

Les gagnants et les perdants des élections départementales en Outre-mer (à La Réunion, à Mayotte et en Guadeloupe).
Au lendemain des élections départementales, qui sont les gagnants et les perdants du scrutin dans les Outre-mer ? Revue d'effectifs en Guadeloupe, à Mayotte et à La Réunion, les trois départements qui votaient. 

 

Nassimah Dindar : la présidence du département Réunion

Nassimah Dindar
La présidente (UDI) du conseil général de la Réunion depuis 2004 devrait conserver son fauteuil au palais de la Source jeudi prochain. Réélue dans son canton de Saint-Denis dès le premier tour, son alliance avec l'UMP est un succès incontestable.
Elle est la seule rescapée de l'ex-majorité "zambrocal" du département et va réussir le tour de force de rester présidente alors même que la majorité politique a basculé.
 


Didier Robert : coup d'envoi des régionales à La Réunion

Didier Robert
Le président UMP du conseil régional de la Réunion n'était pas candidat aux départementales, mais il se trouve désormais en pole position pour les élections régionales de décembre 2015. La plateforme UMP/UDI/Objectif Réunion lui sera très utile pour tenter de conserver la région.
En théorie, il bénéficiera du soutien politique de Nassimah Dindar. Mais il faudra observer les premiers mois de la nouvelle majorité départementale…


Victorin Lurel : en route vers les régionales en Guadeloupe !

Les élections départementales en Guadeloupe marquent une victoire très nette du camp socialiste de Victorin Lurel,
avec 26 sièges sur 42. De plus, il n'est pas impossible que Josette Borel-Lincertin, ancienne présidente de la région et alliée historique de l'ex-ministre des Outre-mer, soit élue à la tête du département (voir le paragraphe ci-dessous).

Terre de gauche, la Guadeloupe est le théâtre de rivalités entre le président de région, Victorin Lurel, et le président sortant du conseil général, Jacques Gillot (Guadeloupe unie, socialisme et réalités). Principal point d'achoppement : la tenue d'un référendum sur une future collectivité unique (comme en Martinique et en Guyane). Jacques Gillot souhaite une consultation en janvier 2016, ce que ne cautionne pas Victorin Lurel, candidat à sa succession aux élections régionales de décembre 2015.



Josette Borel-Lincertin : future présidente du conseil départemental de la Guadeloupe ?

Bras droit de Victorin Lurel, la socialiste Josette Borel-Lincertin a remporté une large victoire dans le canton des Abymes-3. Le député-maire des Abymes, Eric Jalton, souhaiterait la voir accéder à la présidence du département.
Pour rappel, c'est elle qui occupait fauteuil de "présidente de région" entre 2012 et 2014, quand Victorin Lurel était encore ministre des Outre-mer.
 


UMP : la vague bleue Outre-mer

Hormis en Guadeloupe, l'UMP sort renforcée de ce scrutin.
A La Réunion, la plateforme avec l'UDI lui permet de conquérir 32 des 50 sièges du conseil départemental. Lors des élections présidentielles et législatives de 2012, c'est pourtant une vague rose qu'avait connue La Réunion.
A Mayotte, 12 des 26 sièges du conseil départemental reviennent à des élus étiquetés ou proches de l'UMP.
 
 

 


Gilbert Annette : la défaite des socialistes réunionnais

Gilbert Annette
Le parti socialiste a connu une véritable débâcle à La Réunion, ne conservant que six élus. Si le secrétaire fédéral du parti, Philippe Le Constant, l'emporte de justesse à Saint-Benoît (50,9 %), le maire de Saint-Denis, la plus grande ville d'Outre-mer, enregistre un sérieux revers. Trois des quatre cantons de Saint-Denis, sa ville, la plus grande d'Outre-mer, basculent à droite.
Lourd symbole pour le maire : son fief, le quartier du Chaudron, a voté majoritairement UMP/UDI. En 2012, lors d'un déplacement pendant la campagne présidentielle, François Hollande expliquait qu'il prenait la gauche réunionnaise, telle qu'elle était, "divisée". Elle est désormais en lambeaux.
 


Thierry Robert : le député réunionnais isolé

Le député-maire de Saint-Leu souhaitait faire de ce scrutin départemental un galop d'essai en vue des élections régionales de décembre 2015. Son parti, LPA (La Politique Autrement)  a connu un vrai revers. Seul le binôme qui se présentait à Saint-Leu, le fief du député, a été élu.
Thierry Robert, élu Modem à l'Assemblée nationale, sort isolé de ce scrutin, d'autant plus que son alliée UDI d'hier, Nassimah Dindar, fait désormais plateforme commune avec l'UMP et a estimé au soir du second tour que Thierry Robert s'est "exclu de lui-même de la plateforme".


Jacques Gillot : fini la présidence du conseil départemental ?

Jacques Gillot
Malgré sa large réélection dans le canton du Gosier, le sénateur Jacques Gillot, président sortant du conseil général de Guadeloupe, est plutôt mal parti pour conserver son fauteuil à la tête du département. Son camp, le GUSR (Guadeloupe unie, socialisme et réalités) et apparentés, n'obtient pas plus de 11 sièges sur 42.
La bataille des départementales, ce sont les alliés socialistes de Victorin Lurel qui l'ont emportée.


Lucette Michaux-Chevry : éliminée dès le premier tour

Lucette Michaux-Chevry (en 2003).
C'est LA surprise de ces élections départementales, en Guadeloupe : l'élimination, dès le premier tour, de Lucette Michaux-Chevry, 86 ans, icône de la droite locale. A croire que les électeurs n'ont pas apprécié qu'elle ait placé sa fille, Marie-Luce Penchard, à la mairie de Basse-Terre en 2014 (après avoir été élue sous son nom, "Cecette" s'était alors désistée au profit de sa fille). Celle qui a occupé tour à tour les postes de ministre, parlementaire, maire, présidente de département ou de région n'a pourtant pas dit son dernier mot. Le clan "Chevry-Penchard" fourbit ses armes pour les élections régionales de décembre 2015.

Exit l'extrême gauche en Outre-mer

Ces élections départementales marquent la défaite historique du Parti communiste réunionnais (indépendant du PCF, ndlr), victime de la vague bleue qui a submergé le département. Le PCR disposait de 11 sièges dans l'ancien conseil général, il n'en a plus que quatre.
En Guadeloupe, le Parti communiste guadeloupéen disparaît complètement du conseil départemental (contre deux conseillers auparavant). C'est la fédération socialiste qui l'emporte très largement dans le département, avec 26 sièges sur 42.
 
 

Daniel Zaïdani : pas gagné pour le conseil départemental de Mayotte

Daniel Zaïdani
Bien que réélu dans son canton de Pamandzi avec 58,3% des suffrages, le président sortant du conseil général n'est pas certain de remporter le troisième tour de l'élection jeudi prochain.
Son parti, le MDM (Mouvement Départementaliste Mahorais devenu Mouvement pour le Développement de Mayotte depuis l'accession au statut de DOM en 2011), "s'inspire aussi bien de la droite que de la gauche".
Pour la présidence du département, Daniel Zaïdani pourrait avoir deux adversaires :  Chihabouddine Ben Youssouf (DVG) et Attoumani Douchina Ahamed (UDI).