Le Premier ministre, Manuel Valls, veut que les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie "aillent de l'avant" après une crise au gouvernement local de plus de trois mois et à l'approche d'un référendum d'autodétermination, dans un entretien jeudi aux Nouvelles-Calédoniennes.
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"Ce que je souhaite maintenant, c'est que chacun aille de l'avant, assume ses responsabilités. Il n'y a plus de temps à perdre, sauf à risquer de rater des rendez-vous cruciaux", a déclaré Manuel Valls. "L'Etat continuera de respecter tous les points de vue. Il ne choisira pas d'interlocuteurs privilégiés entre indépendantistes et non-indépendantistes", a-t-il également indiqué.
Recomposition du paysage politique
Ses déclarations interviennent au terme de plus de trois mois de paralysie du gouvernement collégial calédonien, qui s'est achevée il y a une semaine par une recomposition du paysage politique et une relance des querelles internes dans les deux grandes familles politiques. Le 1er avril, Philippe Germain (Calédonie ensemble CE, centre droit) a été élu à la présidence de l'exécutif, qui compte onze membres, avec l'appui de trois voix indépendantistes.
"Trahison avec la complicité de l'Etat socialiste"
Les deux autres formations de droite, le Rassemblement-UMP et l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF), ont accusé CE de "trahison avec la complicité de l'Etat socialiste". "L'Etat n'a pas vocation à devenir le bouc-émissaire des querelles locales. Il ne fait, ni de défait les majorités depuis Paris", a déclaré Manuel Valls. Un processus de décolonisation est en cours en Nouvelle-Calédonie depuis l'accord de Nouméa (1998) et doit aboutir au plus tard en 2018 à un référendum d'autodétermination. La préparation de cette échéance implique une série de discussions sur des sujets sensibles entre l'Etat, la droite non-indépendantistes et les indépendantistes kanak, tels que les transferts de compétences, le corps électoral, la gestion des ressources minières ou les hypothèses institutionnelles.
Débats et polémiques
En raison de l'éclatement de l'échiquier local, ces débats piétinent ou alimentent des polémiques. "Je vois bien qu'il ne sera pas aisé de dépasser les querelles partisanes et les enjeux de personnes", a estimé Manuel Valls, souhaitant que "l'avenir de la Nouvelle-Calédonie se fasse dans le cadre d'un avenir commun et partagé entre toutes les communautés".