La ministre des Outre-mer sera à La Réunion, les 23 et 24 avril prochain. Ce lundi, à Paris, George Pau-Langevin a reçu le préfet de La Réunion et le président de la Fédération Française de surf tout juste rentré de l'île. L’occasion pour le gouvernement de rappeler ses positions.
L’évènement n’est pas passé inaperçu. Samedi 18 avril, moins d’une semaine après la mort d’Elio tué par un squale à La Réunion,
un requin tigre de 400 kilos a été pêché, découpé en steaks puis distribué gratuitement sur le port de Saint-Gilles à La Réunion. Une action coup de poing à laquelle participait Jean-Luc Arassus, le président de la Fédération Française de surf, reçu ce lundi 20 avril au ministère des Outre-mer, avec le préfet de La Réunion, Dominique Sorain.
"Cette pêche n’était pas une vengeance"
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Cette pêche n’était pas une vengeance", explique un peu gêné Jean-Luc Arassus à l’issue de son entretien avec la ministre
"Cela m’a permis de mieux comprendre les difficultés de cette pêche. Il s’agit d’un animal énorme, effroyable. Cette pêche est dangereuse pour le matériel et surtout pour les pêcheurs qui doivent être aidés pour la pratiquer", avance le président de la Fédération Française de surf.
Manger du requin est interdit
Cette
distribution de steaks de requin sur le port de Saint-Gilles n’a visiblement pas été du goût de la ministre. Ce lundi 20 avril, George Pau-Langevin a insisté sur l’interdiction de consommation du requin en raison du "
risque sanitaire".
"Si pêche il y a, il faut commercialiser les requins d’une autre manière. La consommation de cette chair représente actuellement un risque pour l’homme", prévient la ministre en mettant en avant
l'étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES).
Faut-il pêcher davantage de requin ?
En juillet 2013, un plan avait été mis en place, par le gouvernement, pour résoudre la crise requin.
"Il prévoit notamment de pêcher les requins de manière raisonnée et de mieux sécuriser les plages. Nous devons rester dans la même démarche, mais face à la situation, il faut que encore améliorer les mesures existantes", estime la ministre qui n’exclut pas de pêcher davantage de squales et qui souhaiterait
"mieux coordonner les messages de sécurité pour améliorer la prise de conscience du danger".
"Chaque attaque nous bouleverse"
Lors de sa
visite à La Réunion les 23 et 24 avril prochain, George Pau-Langevin veut rencontrer tous les acteurs qui luttent contre le risque requin. Elle souhaite aussi rencontrer la famille d’Elio, jeune surfeur victime de la dernière attaque de requin.
"Contrairement à ce que j’entends, nous ne sommes pas indifférents à ce qu’il se passe. Chaque attaque nous bouleverse", insiste la ministre.
Des moyens pour aider les surfeurs réunionnais
De son côté le président de la Fédération Française de surf a fait part de ses inquiétudes au gouvernement.
"Au niveau sportif, les Réunionnais représentent 50 % de nos effectifs en équipe de France, je suis inquiet pour leur avenir", explique Jean-Luc Arassus qui s’est également rendu au ministère de la jeunesse et des sports, ce lundi.
"J’ai demandé des moyens financiers pour aider les jeunes surfeurs réunionnais à venir s’entraîner sur la côte Atlantique mais aussi en Afrique du sud où plusieurs stages de surf sont organisés". Une alternative provisoire en attendant une sécurisation durable des activités nautiques à La Réunion.