La ministre des Outre-mer représentera la France, ce dimanche 3 mai, à Dachau, pour les commémorations du 70ème anniversaire de la libération du camp de concentration allemand. Avec une double visée symbolique.
David Ponchelet (envoyé spécial à Dachau) •
C'est avant tout un symbole fort. Ce dimanche 3 mai, à Dachau, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, sera la représentante officielle du gouvernement français lors de la cérémonie officielle commémorant le 70ème anniversaire de la libération de ce camp de concentration allemand. La ministre assistera notamment au discours de la chancelière, Angela Merkel.
La présence de George Pau-Langevin à Dachau a une double visée symbolique : la ministre des Outre-mer souhaite d'abord rendre hommage aux Ultramarins victimes de la barbarie nazie, comme Raphaël Elizé, mort en février 1945 à Buchenwald. Mais elle veut aussi et surtout répondre à la polémique sur la "concurrence des mémoires". En février dernier, l'ex-chanteuse Joelle Ursull avait ravivé ces feux mal éteints autour de la "hiérarchisation des crimes contre l'Humanité".
La concurrence des mémoires
Dans une tribune, Joëlle Ursull accusait François Hollande d'avoir "insulté par omission des peuples" en déclarant que "la Shoah est le plus grand crime contre l'humanité". Selon l'ex-chanteuse, l'esclavage "dépasse en nombre de morts, en traitement des victimes déportées, en durée et en horreurs, tout ce que l'avait précédé ou suivi".
Je refuse et je refuserai toujours de penser que la mémoire de l'esclavage est une éternelle victime collatérale de la commémoration de la Shoah.
Ceux qui le pensent font fausse route, se trompent de colère.
Dans cette même tribune, la ministre annonçait sa participation aux cérémonies commémoratives de la libération de Dachau.
Ces deux cérémonies, les commémorations de Dachau et l'inauguration du Mémorial ACTe, à une semaine d'intervalle et 7.500 kilomètres de distance, seront-elles les symboles des mémoires apaisées ?