Pari tenu pour le CM98. Des milliers de personnes, principalement d’origine antillaise, se sont rassemblés place de la République à Paris samedi 23 mai pour rendre un vibrant hommage à leurs ancêtres victimes de l’esclavage.
Venus de Paris intra-muros, de la région parisienne et également de province, environ 10.000 personnes ont assisté samedi 23 mai, de 14h à 23h, à la 17e édition de Limyè Ba Yo, la commémoration festive annuelle organisée par le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), place de la République dans la capitale.
Originaires principalement de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, nés dans ces régions ou dans l’Hexagone, les participants ont répondu présent à l’appel du CM98 et de son président Serge Romana, qui depuis près de vingt ans mène un important travail de recherche et de mémoire sur l’histoire de l’esclavage transatlantique avec les membres de son association. L’un des résultats les plus marquants du CM98 est d’avoir retrouvé dans les archives nationales et départementales les noms de plus de 115.000 personnes (116.834 exactement selon Serge Romana) affranchies et nommées aux Antilles après l’abolition de l’esclavage en 1848.
Samedi, à République, dans le « village Lanmèkannfènèg »* mis en place dans le cadre de la manifestation et regroupant des stands d’associations, le CM98 avait installé un stand de généalogie qui offrait la possibilité de s’informer et de retrouver éventuellement ses ancêtres. Un franc succès si l’on en juge par la file d’attente ! Des panneaux permettaient également d’avoir un accès direct aux numéros de matricule et aux noms donnés aux esclaves après l’abolition, pour certaines communes de Martinique et de Guadeloupe.
L’événement Limyè Ba Yo est aussi une manifestation culturelle. Comme chaque année, les organisateurs n’ont pas dérogé à la tradition. Musiques et danses des Antilles et du Brésil, fresque et spectacle représentant l’histoire de l’esclavage, tambours Ka de Guadeloupe, chorale et créations graphiques, et bien sûr concerts avec cette année Jocelyne Béroard, Jacob Desvarieux, Tanya Saint-Val, Fred Deshaye, Victor O et le légendaire groupe haïtien Tabou Combo notamment. Inutile de préciser que l’ambiance était au rendez-vous, sous les regards des promeneurs et de touristes intrigués dégainant leurs portables pour prendre des photos.
A l’heure des allocutions, avant les concerts, Anne Hidalgo, la maire de Paris, la ministre de la Justice Christiane Taubira, déjà présente à Saint-Denis (93) le matin, Serge Romana, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile de France, et la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, entre autres, ont tenu rendre hommage aux victimes de l’esclavage.
« Le seul tombeau c’est la mémoire des hommes. Mais petit à petit nous redonnons une identité et un nom aux personnes oubliées. Tous n’ont pas été des héros, mais l’homme ou la femme ordinaire c’était peut-être notre ancêtre. C’est une leçon de courage qu’ils nous ont donnée », a lancé George Pau-Langevin à la tribune.
« Toute cette souffrance doit nous servir pour être à l’avant-garde des luttes contre le racisme. Nous avons encore des bastilles à conquérir. L’homme ne doit jamais accepter qu’un autre homme soit discriminé à cause de sa couleur. Chaque fois que l’homme est attaqué pour sa nature nous ne pouvons pas l’accepter » a poursuivi la ministre des Outre-mer, en soulignant également qu’ « il ne faut pas désespérer de l’Etat et de la République ».
* Lanmèkannfènèg. "Du créole Lanmè : la mer, la déportation d’Africains ; Kann : la canne à sucre, la cause de l’esclavage ; Fè : les fers de l’esclavage ; Nèg : les Nègres, nos aïeux esclaves et nous, leurs descendants fabriqués par l’esclavage." (Source : CM98).
Originaires principalement de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, nés dans ces régions ou dans l’Hexagone, les participants ont répondu présent à l’appel du CM98 et de son président Serge Romana, qui depuis près de vingt ans mène un important travail de recherche et de mémoire sur l’histoire de l’esclavage transatlantique avec les membres de son association. L’un des résultats les plus marquants du CM98 est d’avoir retrouvé dans les archives nationales et départementales les noms de plus de 115.000 personnes (116.834 exactement selon Serge Romana) affranchies et nommées aux Antilles après l’abolition de l’esclavage en 1848.
Samedi, à République, dans le « village Lanmèkannfènèg »* mis en place dans le cadre de la manifestation et regroupant des stands d’associations, le CM98 avait installé un stand de généalogie qui offrait la possibilité de s’informer et de retrouver éventuellement ses ancêtres. Un franc succès si l’on en juge par la file d’attente ! Des panneaux permettaient également d’avoir un accès direct aux numéros de matricule et aux noms donnés aux esclaves après l’abolition, pour certaines communes de Martinique et de Guadeloupe.
L’événement Limyè Ba Yo est aussi une manifestation culturelle. Comme chaque année, les organisateurs n’ont pas dérogé à la tradition. Musiques et danses des Antilles et du Brésil, fresque et spectacle représentant l’histoire de l’esclavage, tambours Ka de Guadeloupe, chorale et créations graphiques, et bien sûr concerts avec cette année Jocelyne Béroard, Jacob Desvarieux, Tanya Saint-Val, Fred Deshaye, Victor O et le légendaire groupe haïtien Tabou Combo notamment. Inutile de préciser que l’ambiance était au rendez-vous, sous les regards des promeneurs et de touristes intrigués dégainant leurs portables pour prendre des photos.
A l’heure des allocutions, avant les concerts, Anne Hidalgo, la maire de Paris, la ministre de la Justice Christiane Taubira, déjà présente à Saint-Denis (93) le matin, Serge Romana, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile de France, et la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, entre autres, ont tenu rendre hommage aux victimes de l’esclavage.
Qu est ce qu elle est belle la #placedelarepublique en ce #23mai :-) #LimyeBaYo #Sefosspounou pic.twitter.com/pD0lIvFvIM
— CM98 (@ComiteMarche98) 23 Mai 2015
« Le seul tombeau c’est la mémoire des hommes. Mais petit à petit nous redonnons une identité et un nom aux personnes oubliées. Tous n’ont pas été des héros, mais l’homme ou la femme ordinaire c’était peut-être notre ancêtre. C’est une leçon de courage qu’ils nous ont donnée », a lancé George Pau-Langevin à la tribune.
« Toute cette souffrance doit nous servir pour être à l’avant-garde des luttes contre le racisme. Nous avons encore des bastilles à conquérir. L’homme ne doit jamais accepter qu’un autre homme soit discriminé à cause de sa couleur. Chaque fois que l’homme est attaqué pour sa nature nous ne pouvons pas l’accepter » a poursuivi la ministre des Outre-mer, en soulignant également qu’ « il ne faut pas désespérer de l’Etat et de la République ».
* Lanmèkannfènèg. "Du créole Lanmè : la mer, la déportation d’Africains ; Kann : la canne à sucre, la cause de l’esclavage ; Fè : les fers de l’esclavage ; Nèg : les Nègres, nos aïeux esclaves et nous, leurs descendants fabriqués par l’esclavage." (Source : CM98).