L’anthropologue Nicolas Rey publie un livre de témoignages d’Antillais vivant à Paris et sa région. Un ouvrage fort et dense où l’auteur décrypte les parcours multiples de femmes et d’hommes anonymes, porteurs de souffrance mais aussi d’espoirs.
Nicolas Rey est depuis sept ans professeur et chercheur en anthropologie à l’université de Guadalajara au Mexique. Ses travaux portent principalement sur les Afro-descendants vivant en Amérique latine (Guatemala, Equateur et Panama en particulier) et aux Caraïbes. Son grand-père maternel était guadeloupéen. Il s’intéresse également à la diaspora antillaise dans l’Hexagone, sujet de son nouvel ouvrage, « An Dot Soley, Regards noirs sur la Ville Lumière » (éditions Syllepse). Nicolas Rey a également publié chez le même éditeur « LKP : Guadeloupe, le mouvement des 44 jours » (octobre 2010) en collaboration avec Frédéric Gircour.
« Je n’ai pas voulu rester enfermé dans un discours franco-antillais classique. Je me suis vraiment mis dans la posture des peuples et communautés en migration », explique Nicolas Rey à propos de son livre. « Bien qu’ils soient français les Antillais sont des migrants. (…) Ils vont vivre les mêmes stigmates que les Français que j’appelle d’origine coloniale, ou les immigrés. Cela va les obliger dans leur parcours à développer certaines stratégies pour être acceptés en France alors que c’est leur pays. Cela est plus "schizophrénant" que pour les autres communautés. »
Extraits. « Dans mon travail j’ai analysé plusieurs générations. Je me suis intéressé aux Antillais qui ont migré durant le Bumidom mais aussi aux plus jeunes, qui eux sont un peu plus culture banlieue. Il y a les enfants de la génération Bumidom et les migrants plus récents. Tous ces aspects sont intéressants à comparer. »
« J’ai mis l’accent parfois sur des parcours un peu extrêmes, mais je pense qu’il était important de les faire apparaître. On a beaucoup de gens qui se sont retrouvés dans des situations assez dramatiques à un moment donné. Malgré cela, ces personnes ont réussi à s’en sortir, par une volonté personnelle ou parce qu’ils ont été appuyés par la famille ou des amis d’origine antillaise, ou alors parce qu’ils ont eu des voisins et des solidarités dans des quartiers multiculturels. »
« Je n’ai pas voulu rester enfermé dans un discours franco-antillais classique. Je me suis vraiment mis dans la posture des peuples et communautés en migration », explique Nicolas Rey à propos de son livre. « Bien qu’ils soient français les Antillais sont des migrants. (…) Ils vont vivre les mêmes stigmates que les Français que j’appelle d’origine coloniale, ou les immigrés. Cela va les obliger dans leur parcours à développer certaines stratégies pour être acceptés en France alors que c’est leur pays. Cela est plus "schizophrénant" que pour les autres communautés. »
ECOUTEZ l’interview intégrale de Nicolas Rey
Extraits. « Dans mon travail j’ai analysé plusieurs générations. Je me suis intéressé aux Antillais qui ont migré durant le Bumidom mais aussi aux plus jeunes, qui eux sont un peu plus culture banlieue. Il y a les enfants de la génération Bumidom et les migrants plus récents. Tous ces aspects sont intéressants à comparer. »
« J’ai mis l’accent parfois sur des parcours un peu extrêmes, mais je pense qu’il était important de les faire apparaître. On a beaucoup de gens qui se sont retrouvés dans des situations assez dramatiques à un moment donné. Malgré cela, ces personnes ont réussi à s’en sortir, par une volonté personnelle ou parce qu’ils ont été appuyés par la famille ou des amis d’origine antillaise, ou alors parce qu’ils ont eu des voisins et des solidarités dans des quartiers multiculturels. »