En grec, "bon anniversaire" se dit chronia pola. Ce qui signifie "beaucoup d’années". Au mois d’août 2015, la société nationale de ferronickel Larco aura 42 ans. L’usine a commencé sa production en 1963, avec l’aide des Calédoniens de la SLN. Reportage.
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Larymna est une petite ville côtière entre Athènes et Thessalonique. Sur place, à la tombée du jour pour éviter le soleil brûlant, un vieux pêcheur prépare son embarcation. Derrière lui, la grande usine métallurgique sert de décor. Athanasisos Liveris a travaillé 40 ans chez Larco et il se souvient : "Les Français sont arrivés en 1952, ils nous ont aidés à concevoir notre usine, certains venaient du bout du monde, ils travaillaient pour la SLN."
À quelques kilomètres de la baie de Larymna, la mine Saint-Jean est l’une des quatre mines latéritiques qui alimentent l’usine. Et c’est l’une des plus anciennes de Grèce. On retrouve des traces d’exploitation minière qui remontent à l’Antiquité. Dans son bureau entouré d’oliviers qui dissimulent le va-et-vient des Dumpers, ces énormes camions qui transportent le minerai, Yannis Manis est l’ingénieur des mines de Larco : "Le Nickel ! C’est Le Nickel (SLN) qui est venu ici, les Allemands avaient fait sauter le chemin de fer, Grecs et Français ont tout reconstruit."
Et Yannis Manis de nous montrer de vieux livres sur les techniques métallurgiques et minières, des pages à l’écriture régulière, écrites en français, manuscrites ou tapées à la machine avec parfois le tampon "Société Le Nickel". Et Yannis Manis de conclure : "Les ingénieurs français nous ont laissé leur savoir-faire."
"Avec les Calédoniens de la SLN, nous avons été les précurseurs, et nous restons les seuls véritables producteurs de ferronickel dans le monde", précise Vassilis Cambas, le directeur commercial de Larco. La Société Le Nickel a détenu jusqu’à 25 % de la société grecque, les deux entreprises se sont séparées en 1968. Et l’avenir ? C’est avec impatience que Vassilis Cambas attend un retour à la normale du fonctionnement des banques grecques. Les transactions financières sont encore limitées : "Nous avons une très bonne trésorerie, c’est ce qui nous permet de traverser cette crise à laquelle s’ajoute la crise des cours du nickel. (…) Mais Larco comme la SLN n’a pas de problèmes de vente, les industriels de l’acier inoxydable nous commandent de grosses quantités d’alliage, cette crise est celle du métal pur, ce n’est pas celle du ferronickel même si nous dépendons des cours de la bourse de Londres."
À quelques kilomètres de la baie de Larymna, la mine Saint-Jean est l’une des quatre mines latéritiques qui alimentent l’usine. Et c’est l’une des plus anciennes de Grèce. On retrouve des traces d’exploitation minière qui remontent à l’Antiquité. Dans son bureau entouré d’oliviers qui dissimulent le va-et-vient des Dumpers, ces énormes camions qui transportent le minerai, Yannis Manis est l’ingénieur des mines de Larco : "Le Nickel ! C’est Le Nickel (SLN) qui est venu ici, les Allemands avaient fait sauter le chemin de fer, Grecs et Français ont tout reconstruit."
Et Yannis Manis de nous montrer de vieux livres sur les techniques métallurgiques et minières, des pages à l’écriture régulière, écrites en français, manuscrites ou tapées à la machine avec parfois le tampon "Société Le Nickel". Et Yannis Manis de conclure : "Les ingénieurs français nous ont laissé leur savoir-faire."
Découverte du procédé de granulation du ferronickel
Les Grecs ont aussi apporté leur pierre à l’édifice. C’est un modeste métallo de Larco qui a découvert durant les années de coopération la technique de granulation qui permet la transformation du métal en fusion. Un procédé toujours utilisé en Nouvelle-Calédonie dans l'usine de Doniambo et bien-sûr chez Larco à Larymna."Avec les Calédoniens de la SLN, nous avons été les précurseurs, et nous restons les seuls véritables producteurs de ferronickel dans le monde", précise Vassilis Cambas, le directeur commercial de Larco. La Société Le Nickel a détenu jusqu’à 25 % de la société grecque, les deux entreprises se sont séparées en 1968. Et l’avenir ? C’est avec impatience que Vassilis Cambas attend un retour à la normale du fonctionnement des banques grecques. Les transactions financières sont encore limitées : "Nous avons une très bonne trésorerie, c’est ce qui nous permet de traverser cette crise à laquelle s’ajoute la crise des cours du nickel. (…) Mais Larco comme la SLN n’a pas de problèmes de vente, les industriels de l’acier inoxydable nous commandent de grosses quantités d’alliage, cette crise est celle du métal pur, ce n’est pas celle du ferronickel même si nous dépendons des cours de la bourse de Londres."
Après la rumeur russe, l'hypothèse finlandaise
De retour à Athènes, sous un soleil de plomb et devant l’apparence trompeuse des foules de touristes au pied de l’Acropole, on en oublierait presque la situation très précaire de la Grèce. Un représentant du ministère de l’Economie nous avoue, sous couvert d'anonymat, ne pas savoir si Larco restera une entreprise publique ou si le producteur grec sera privatisé : "Larco intéresse Outokoumpu, le leader européen de l’acier inoxydable. Les Finlandais ont racheté leur concurrent allemand, ils pourraient être tentés de sécuriser leur approvisionnement en nickel avec Larco." Les métallurgistes grecs ont eux pour seule préoccupation la sauvegarde de leur emploi. Larco est le premier employeur de cette région du nord de l'Eubée, oubliée du tourisme. Si loin, si proche d’Athènes.