A la recherche du moustique tigre à Paris et dans le Val-de-Marne

Grégory L'Ambert, entomologiste médical à l'entente interdépartementale de démoustication.
La chasse au moustique tigre est ouverte à Paris et à Créteil (Val-de-Marne). Démoustication au Parc Floral mercredi soir, opération porte-à-porte jeudi à Créteil, tout est bon pour traquer l'insecte potentiellement vecteur de la dengue ou du chikungunya, deux virus bien connus en Outre-mer.
Des experts en démoustication faisaient du porte-à-porte jeudi dans plusieurs rues de Créteil  pour localiser des spécimens de moustique-tigre, a-t-on appris auprès de l'Entente interdépartementale de démoustication (EID), chargée de lutter contre ce moustique capable de véhiculer la dengue ou le chikungunya.
 
"Les informations dont nous disposons laissent à penser qu'il est en cours d'installation sur quelques rues proches de l'avenue de Verdun", a indiqué à l'AFP Grégory L'Ambert, entomologiste médical à l'EID, précisant que 11 spécimens  avaient déjà été repérés dans 11 endroits différents à Créteil, essentiellement des jardins de maisons individuelles. "Nous avons déjà procédé à des actions anti-larvaires et faisons du porte-à-porte pour savoir jusqu'où on peut trouver du moustique-tigre, car notre objectif est d'éviter qu'il s'installe durablement en Val-de-Marne" ajoute-t-il.
 

Grosse opération de démoustication

Dans un communiqué diffusé mercredi, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France avait indiqué que des moustiques tigres avaient été détectés au Parc Floral à Paris ainsi que dans des jardins ouvriers à Créteil, tout en précisant qu'il s'agissait d'une "présence ponctuelle". Une grosse opération de démoustication a été menée dès mercredi soir au Parc Floral pour venir à bout d'un moustique adulte et de larves qui avaient été localisés en trois endroits différents "très éloignés des habitations", selon la mairie de Paris.
 
Le problème est plus compliqué à Créteil, où il faut d'abord "bien définir la zone" avant de procéder aux traitements contre les moustiques adultes, selon M. L'Ambert. Ce dernier précise toutefois qu'aucun des spécimens repérés à ce stade n'était porteur du virus de la dengue et du chikungunya et qu'il n'existe "pas de problème sanitaire" à ce stade.
 
Voir ci-dessous le reportage de France Ô/Outre-mer 1ère sur l'opération de démoustication menée au Parc Floral mercredi soir :
Intervenants : Grégory Lambert, entomologiste médical à l'EID et Bernard Jomier, adjoint au maire de Paris en charge de la santé
 

Très faible probabilité de contracter la dengue ou le chikungunya

Pour l'ARS d'Ile-de-France, "la probabilité de contracter la dengue ou le chikungunya lorsque l'on est piqué reste faible, compte tenu du fait que nous ne sommes pas en situation épidémique et que les mesures sont très rapidement mises en place autour des cas importés".
 
Le moustique-tigre est déjà implanté dans 20 départements métropolitains, pour la plupart situés dans le sud de la France où plusieurs cas autochtones de dengue et de chikungunyas (contractés en métropole sans avoir voyagé) ont été observés ces dernières années. Mais la très grande majorité des cas répertoriés jusqu'à présent sont des cas importés de zones où sévissent ces maladies virales (Amérique, Océanie, Asie).
Deux cas autochtones de dengue dans le Gard
Deux cas autochtones de dengue ont été diagnostiqués dans le département du Gard, qui s'ajoutent aux six cas déclarés en PACA depuis 2010, a indiqué jeudi l'Agence régionale de santé (ARS) Languedoc-Roussillon.  "Les deux personnes habitent une même maison, elles sont à ce jour guéries et en bonne santé", ajoute l'ARS dans un communiqué, précisant "(qu')il s'agit pour l'instant d'un foyer unique (de contamination) et géographiquement isolé"

"On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national sans avoir, dans les 15 jours précédents, voyagé dans une zone où circule le virus", précise également l'ARS. La dengue, qui se transmet à l'homme uniquement par piqûre du moustique tigre (Aedes albopictus) en métropole, est une maladie généralement bénigne qui entraîne des complications dans environ 1% des cas, indique encore l'ARS.

L'ARS souligne enfin que "dès le signalement de ces cas et afin de prévenir toute dissémination du virus de la dengue, les autorités sanitaires ont renforcé les mesures de surveillance épidémiologique (recherche active de cas auprès des médecins et laboratoires du secteur) et entomologique (investigation des populations de moustiques et traitement avec insecticide si nécessaire) sur les lieux de vie, de travail ou de loisirs des personnes concernées".