Beauté Congo : loin des clichés, la fabuleuse créativité de l’Afrique

Œuvres de JP Mika, "Kiese na Kiese", 2014, Collection Pas-Chaudoir, Belgique (à gauche) et de Mode Muntu, "Le Calendrier lunaire Luba", 1979, Collection Meir Levy, Bruxelles
Jusqu’au 11 novembre 2015, à Paris, la Fondation Cartier pour l’art contemporain célèbre un siècle d’artistes de la République démocratique du Congo avec l’exposition "Beauté Congo 1926 – 2015". A voir absolument.
Loin, très loin des clichés d’une Afrique misérabiliste ravagée par les guerres, les famines, l’exode des migrants ou d’autres calamités. A Paris, c’est une autre Afrique que nous donne à voir l’exposition « Beauté Congo 1926 – 2015, Congo Kitoko », à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
 
Jusqu’au 11 novembre, sur deux niveaux, l’exposition va à la rencontre des arts visuels de la République démocratique du Congo (RDC). La peinture y est dominante, avec de formidables créateurs comme Antoinette Lubaki, Chéri Samba et Moke, entre autres. Mais l’événement donne aussi sa place à la sculpture (Bodys Isek Kingelez, Rigobert Nimi), la photographie (Jean Depara, Ambroise Ngaimoko) et la bande dessinée (Papa Mfumu’eto). Le tout accompagné d'un parcours musical avec une sélection de chansons des années quarante à nos jours, mêlant rumba, funk, et musique populaire congolaise.
 
Albert Lubaki, "Sans titre", c. 1929. Collection privée et courtesy Galerie Loevenbruck, Paris.

Kiripi Katembo, "Subir", série "Un Regard", 2011, Collection de l’artiste.

L’intérêt de l’expo est de parcourir un siècle de création congolaise, des années vingt jusqu’à aujourd’hui. Et cet immense pays fait preuve d’une incroyable vitalité créatrice, d’une inventivité jubilatoire qui résonne comme une ode à l'existence. Les créations reflètent et s'attachent à la vie quotidienne de la RDC, avec parfois des commentaires ou des aphorismes savoureux inscrits sur les toiles.  

Jean Depara, "Sans titre", c. 1955-1965. Collection Revue Noire, Paris.

Les peintures, photographies, sculptures et bandes dessinées permettent de visualiser l’histoire du pays à travers sa culture et ses événements sportifs ou politiques. Les préoccupations internationales sont également présentes, avec des représentations de Nelson Mandela, de Mohamed Ali et de Barack Obama par exemple, érigés en icônes de la dignité et de la renaissance africaines. La nature, sa beauté et ses mystères irradient aussi l’imaginaire des créateurs congolais. On sort de cette exposition enchanté, avec l’envie d’y retourner.

Moke, "Skol Primus", 1991.

Moke, Sans titre (Match Ali-Foreman, Kinshasa), 1974. Collection privée.

Fondation Cartier pour l'art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris (métro : lignes 4 et 6, stations Raspail ou Denfert-Rochereau ; Bus : 38, 68)
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 20h
Nocturne le mardi jusqu’à 22h.
Du mardi au vendredi, à 18h, visite guidée de l'exposition avec le billet d'entrée.