Le monde s'enflamme pour la danse tahitienne

La troupe de danse Heihere au Heiva i Tahiti 2015
"Heiva i Paris", festival de danse tahitienne, organise sa deuxième édition vendredi 11 et samedi 12 septembre à Paris. Un événement qui attire cette année plus de 100 artistes de 13 pays différents. A la clé, un ticket pour le championnat mondial à Tahiti en novembre.
Ils viennent du Japon, des Etats-Unis, d’Italie, de Suisse ou encore du Mexique et ils ont le Ori Tahiti – la danse tahitienne - dans la peau. Vendredi et samedi, douze troupes venues du monde entier seront en compétition à Paris. A Tahiti, le Heiva – festival qui rassemble les meilleurs danseurs des îles polynésiennes – existe depuis 133 ans. Il a depuis été décliné aux Etats-Unis, au Mexique et même au Japon, où les amoureux de la Polynésie sont nombreux. Le Japon est d’ailleurs le pays qui compte le plus grand nombre de danseurs après la Polynésie. Ils sont près de 150 000 au pays du soleil levant.


Le Heiva poursuit sa conquête aujourd’hui en Amérique latine : l’immense danseuse Moena Maiotui a supplanté Shakira dans le coeur des Colombiens et c’est au Mexique qu’un millier de danseurs a tenté d’entrer au Guiness des Records en organisant une Ori Tahiti géante. "Il y a une très forte demande", affirme Ken Carlter, co-organisateur d’Heiva i Paris, contacté par La1ere, qui parle de plus de 200 000 danseurs dans le monde (hors Polynésie). Impossible d'être sûr de ce chiffre cependant, puisqu'il n'existe pas encore de fédération internationale. 
 

Des stages de danse pour les débutants

En 2014, la première édition de Heiva i Paris s’est déroulée au théâtre Adyar. Il affichait complet trois semaines avant l’ouverture. Cette année, le choix de l’équipe s’est porté sur l’espace Reuilly, trois fois plus grand. Sur les 2 100 places en vente, il ne reste que quelques places pour vendredi soir. La grande finale de samedi soir affiche déjà complet.  "Pour le public, on compte beaucoup sur notre base polynésienne, explique Serena Forgeas Cartler, co-organisatrice. Ensuite, il y a les amoureux de la Polynésie et, plus largement, tous ceux qui viennent de rentrer de vacances et n’ont pas trop envie de se remettre dans la routine."


Autre idée des organisateurs pour sortir de la routine : des stages de danse ouverts aux enfants et aux débutants donnés par deux membres du jury, Moena Maiotui et Tuarii Tracqui, autre sommité dans la danse tahitienne. "Le public pourra apprendre les mouvements de bassin et découvrir notre culture", annonce Ken Cartler.


Les Japonaises et les Américaines font de l’ombre aux Tahitiennes

La culture, parlons-en justement. On le sait, en Polynésie, la danse est extrêmement liée à la langue et aux coutumes. Danser, c’est interpréter les paroles d’une chanson, et à chaque mot, est associé le même geste, reconnaissable par tous. Alors, les troupes japonaises ou américaines dansent-elles de la même façon qu’à Tahiti ou donnent-elles leur propre interprétation ?  "Au début, au Japon, ou aux Etats-Unis, les gens dansaient comme ils voulaient, explique Ken Cartler. Mais il y a des règles, on ne danse pas n'importe comment sur telle ou telle parole. Alors, la présidente d'Heiva i Tahiti est allée à la rencontre de ces troupes et a commencé à leur apprendre les pas, les tenues à porter, la signification des mouvements. Depuis, les danseuses japonaises et américaines ont aussi su apporter leur sensibilité et de nouveaux gestes pour interpréter des mots.D’ailleurs, je reconnais qu'elles ont une vraie méthodologie et gagnent souvent contre les Tahitiennes, qui ont tendance à rester sur leurs acquis."

Petite démonstration avec cette vidéo d'un Heiva au Japon en 2011 :


Laissons au jury le soin de départager les qualités de chacune des troupes. Les gagnants du Heiva i Paris partiront au grand championnat mondial de danse à Tahiti en novembre prochain.