Guadeloupe : Nicolas Chaulet, "héritier d'une famille de planteurs", condamné à de la prison ferme pour "injure raciale"

Le Palais de Justice de Basse-Terre
Le tribunal correctionnel de Basse-Terre a condamné à trois mois de prison ferme Nicolas Chaulet, "héritier d'une famille de planteurs", pour "injures publiques à caractère racial, dégradation de véhicule et menace de mort". L'affaire avait fait grand bruit en Guadeloupe. 

Rappel des faits

L'affaire remonte au mois de mars 2015. D'après les témoins, Nicolas Chaulet, décrit par un avocat de la partie civile, comme "héritier d'une famille de planteurs de la Côte-sous-le-vent (ouest)", avait violemment insulté un client attablé dans un restaurant de Gourbeyre (sud), de "sale nègre, fils de pute, esclave, fils de vieille négresse", ajoutant, d'après ce même avocat, témoin de la scène, "je vais te faire tuer sale petit nègre". Il avait ensuite brisé le pare brise du véhicule de son interlocuteur.
 

Réactions sur les réseaux sociaux

Les réactions d'associations et politiques avaient été nombreuses en Guadeloupe, après la diffusion de l'information sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux de cette "agression raciste" devant "plusieurs dizaines de personnes" selon les mots d'un avocat de la partie civile, Harry Nirelep, qui avait relaté l'affaire dès le lendemain, alors qu'il avait été "témoin" de la scène et s'était porté conseil auprès du jeune homme visé.

"J'étais atterré, je n'avais jamais vu une agression raciste d'une telle violence", avait alors confié l'avocat à l'AFP. Il a ajouté que son client, Frédéric Augustin, un artisan de 32 ans, ne connaissait pas" son agresseur. Deux jeunes femmes présentes au restaurant auraient été à l'origine de l'altercation.  
 

Le procès du 18 septembre

Lors du procès au tribunal correctionnel, le 18 septembre dernier, la défense de Nicolas Chaulet a expliqué qu'il avait lui-même fait l'objet de "propos racistes" dans un premier temps. A l'issue de l'audience, le Parquet avait notamment demandé une peine d'"un mois d'emprisonnement et 1.500 euros d'amende". Les réquisitions avaient d'ailleurs fait l'objet d'une polémique, les jours suivants, les avocats de la partie civile ayant expliqué avoir entendu "un an" et non un mois.
 
Egalement poursuivi par les avocats de la partie civile pour vol aggravé, le prévenu a été relaxé de ce dernier fait. Nicolas Chaulet, qui doit aussi verser des indemnités à la victime et faire publier la condamnation, à ses frais dans la presse locale, a 10 jours pour décider de faire appel ou non.